Vous avez été nombreux à commenter le texte de Cynthia Lauriault sur les soins de fin de vie, « Parlons-en, de la mort ! », publié le 28 mars. Voici un aperçu des courriels reçus.

Un médecin pour m’accompagner

Je suis tellement d’accord avec vous. Lorsque ma mère est décédée et, plus tard, mon conjoint aussi, j’ai pensé qu’ils avaient réussi à traverser le mystère de la mort, mais après tellement de souffrances. Je souhaite qu’il y ait un médecin tel que vous pour m’accompagner lorsque je serai prête à mourir et ainsi préserver ma dignité.

Francine Tourigny

Partir dignement

La Dre Lauriault écrit comme elle parle, mais c’est venu me chercher. À 70 ans, ça se peut-tu que j’aie envie de partir dignement le moment venu plutôt que de finir comme mon père, grabataire pendant deux ans, et lors desquels dans ses moments de lucidité, il n’a cessé de murmurer : « J’ai don' hâte que ça finisse. »

Michel Dorais

Enfin en parler

Il est grand temps que notre société, qui se croit évoluée, parle ouvertement de ce sujet. Surtout qu’on fasse preuve de respect envers nos semblables et du droit de chacun de décider du moment et de la manière de quitter cette terre. Le fait de tirer sa révérence volontairement est suffisamment difficile sans y ajouter les biais de tout un chacun autour.

Yolande Paquette

Précieuses idées novatrices

On reçoit trop peu d’idées novatrices et respectueuses des gens sur un sujet pourtant incontournable. On n’entend pratiquement que ceux qui veulent décider pour nous et prétendre qu’ils savent ce qui est bon pour nous. J’entends qu’il faut que le gouvernement améliore les services de maintien en fin de vie ; on ne peut que respecter le choix de ceux qui le désirent, mais est-ce qu’on peut également respecter le choix de ceux qui ne désirent pas mourir à petit feu ?

Jean-Pierre Sirard

J’embarque !

Je garde votre nom dans mes dossiers, Dre Lauriault, parce que je suis entièrement d’accord avec vous. Nous mourrons tous un jour, alors oui, on devrait en parler, et surtout pouvoir choisir le comment. Bonne idée de créer des endroits formule « tout-inclus » pour ce moment auquel nous aurons tous à faire face. J’embarque !

Sylvie Sauvé, Laval

À chacun sa fin

C’est peut-être parce qu’elle nous fait peur qu’on donne à la mort un si glauque enrobage. Pour ma part, j’ai toujours dit que je souhaiterais partir comme j’ai vécu, avec dans les yeux des images des plus beaux paysages que j’ai contemplés, dans les narines les parfums laissés par la pluie, dans les oreilles les airs qui ont jalonné ma vie, dans ma main celle de ma chérie et sur mes lèvres le miel de ses derniers baisers. J’ai toujours souhaité dire adieu à la vie dans un grand éclat de rire. Mais ça, c’est moi : chacun ne devrait-il pas simplement avoir la possibilité d’écrire sa fin comme il l’entend ?

Christian Boisvert, Prévost

Mourir dans la liberté

Je suis quelqu’un de profondément religieux et je pense que l’Église fait fausse route quant à l’aide médicale à mourir. Avoir la possibilité de quitter cette terre dans un environnement calme et digne, entouré des siens, serait la plus belle chose qui pourrait nous arriver. Je vais avoir 71 ans et j’y pense souvent. De plus, je pense que l’on devrait avoir la possibilité de demander à l’avance l’aide médicale à mourir dans le cas de démence ou d’alzheimer, ce qui permettrait de partir plus vite sans avoir à subir une situation profondément dégradante et qui pèse très lourd sur nos proches et sur le système médical. La plus grande preuve d’amour que Dieu nous a manifestée, c’est de nous laisser notre liberté, et cette liberté doit pouvoir être manifestée dans notre façon de quitter ce monde. L’Église prouve qu’elle n’a pas compris ce concept en nous enlevant cette liberté et en essayant de décider à notre place. Mon plus grand souhait, c’est de mourir dans la liberté.

Alain Chevrette

La mort a une beauté

Je vous remercie pour ce très beau texte sur la mort. J’ai eu le privilège d’accompagner mon père en fin de vie. C’est certainement un des plus beaux moments que j’ai vécus avec lui. La mort, c’est aussi beau que la naissance. Il est aussi essentiel d’accompagner un être humain dans la mort que de l’accueillir lors de sa naissance.

Anne Dupéré

Mon fils a fait son choix

Nous venons de vivre l’expérience de l’aide médicale à mourir (AMM) à domicile ce mois-ci… pour mon fils.

La mort n’a jamais été un sujet tabou et il avait commencé à en discuter dès le début de sa maladie et nous, ses proches, étions entièrement d’accord avec lui et ce concept. Il pouvait choisir le moment où il voulait lâcher prise face à la diminution physique et la douleur que la maladie lui infligeait et dont l’issue était inévitable.

Il a choisi les gens présents qui tenaient une grande place dans son cœur et dans sa vie pour l’accompagner dans l’AMM. Il est mort très dignement, entouré des siens, avec beaucoup d’amour autour de lui. Pour nous, accepter et l’accompagner dans sa décision a été le plus grand et dernier respect qu’on pouvait lui accorder.

Je tiens à remercier l’empathie et le professionnalisme du personnel infirmier et médical qui sont venus à son domicile.

Denise L. Gibouleau

Un devoir

Les maisons de soins palliatifs sont subventionnées, elles devraient donc avoir l’obligation de donner accès à l’aide médicale à mourir. Pourquoi ? Parce que l’aide médicale à mourir est un soin de fin de vie et que les subventions viennent avec des devoirs à accomplir.

Nancy Morissette

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