Une majorité de lecteurs sont d’accord avec Alexandre Sirois pour mener une grande réflexion nationale sur l’éducation. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de l’éditorial publié le 7 février, « Au Québec, l’éducation mérite (encore) mieux »

Le contenu des programmes avant tout

Oui à une profonde réflexion sur l’éducation, pourvu qu’elle ne porte pas uniquement sur les gadgets électroniques à mettre en place, mais sur le contenu même des programmes. Et pourvu qu’on s’assure que les micros ne soient pas accaparés, comme c’est souvent le cas, par de petits groupes d’agitateurs, d’idéologues déconnectés et de gens politiquement corrects.

– René Rochon, Bromont

Pour le bien commun

Tout à fait d’accord. L’éducation intelligente et compétente est au cœur de la formation de futurs citoyens capables de contribuer à l’épanouissement et au développement d’un pays pour le bien commun.

– Viviane Poirier

L’excellence des élèves québécois

Bien sûr, il y a des carences et des problèmes souvent diagnostiqués dans notre système d’éducation. Toutefois, si votre diagnostic était juste, comment expliquez-vous les succès vérifiés tous les trois ans des élèves du Québec aux tests PISA, où ils se classent parmi les meilleurs au Canada et toujours parmi les meilleurs au monde ?

– Jacques Chagnon

Les syndicats font-ils partie du problème ou de la solution ?

C’est bien beau que l’éducation mérite mieux, mais pourquoi les syndicats d’enseignants ne feraient-ils pas partie de la solution ? Quand la Fédération autonome de l’enseignement a affirmé en mars dernier que les enseignants n’étaient pas obligés d’entrer en contact avec leurs élèves confinés à la maison (les élèves méritent mieux !), je me suis demandé si les syndicats ne faisaient pas partie du problème…

– Jocelyn Béliveau, Saint-Benjamin

Neutraliser les nombrilistes

Je commencerais par redonner aux dirigeants de toutes les strates de gestion de l’éducation (de la classe jusqu’au Ministère, en passant par les directions d’école !) la légitimité de gérer et de faire rasseoir la sorte de parents qui ne pensent qu’à leurs chérubins et entravent, au quotidien, l’essor des milieux scolaires. Déjà, on verrait plus clair sur ce qu’il faut faire pour avancer. Je pense que les milieux scolaires sont tyrannisés de la même façon que les universités par les nombrilistes qui ne cessent de demander faveur par-dessus privilège, par-dessus exception pour eux ou leur progéniture. En ramenant tout à leur petite personne, ils empêchent les spécialistes du domaine d’exercer leur savoir et de donner la direction à suivre pour le bien de l’ensemble. Parce que oui, il s’agit de décider pour une société et de la faire avancer. Misère !

– Lorraine Gauthier

Pour un ordre professionnel

Lors de sa création, la CAQ préconisait la création d’un ordre professionnel des enseignants. Où est passée cette promesse ? On me dira que c’est là de la structurite, mais l’éducation est présentement aux mains d’une autre structure, les syndicats, qui nécessairement vont penser d’abord à leurs membres plutôt qu’aux enfants et pour qui le gouvernement est d’abord « l’employeur ».

– Daniel Dupont

L’autonomie des enseignants

Après 30 ans de métier, je constate que les enseignants ont perdu beaucoup d’autonomie professionnelle. De plus, les enseignants ont souvent été ignorés lors des réformes scolaires. Pourtant, ce sont eux qui sont en classe tous les jours. Alors, pourquoi les centres de services scolaires (CSS) s’immiscent-ils dans les négociations entre le gouvernement et les centrales syndicales ? Les CSS réclament des conventions collectives de plus en plus adaptées à leurs besoins plutôt qu’à ceux des élèves et de leurs enseignants.

– Cris Rania, Montréal

Les cobayes du Ministère

À part la ministre libérale Michelle Courchesne, je ne me souviens pas d’un seul ministre de l’Éducation du Québec qui se soit montré vraiment compétent et intéressé à comprendre la situation en éducation et à en parler ouvertement et publiquement. Et son chef s’est empressé de la sortir de là avant qu’elle ne puisse agir. Ce qui ne risque pas d’arriver à notre ministre actuel, qui est davantage du côté de la pensée magique, du jovialisme et de la langue de bois que du côté de la réalité, de l’efficacité et de l’utilisation intelligente de l’expérience et de la volonté des enseignants d’assembler dans leur classe les meilleures pratiques pour permettre à leurs élèves d’apprendre. Depuis 40 ans, les enseignants n’ont été souvent que des cobayes du ministère de l’Éducation à qui on a refusé de faire confiance, tout en les enterrant sous des tonnes de paperasse à remplir.

– Pierre Lemelin

Urgent et important

Je suis heureux de lire cet éditorial d’Alexandre Sirois. Il touche plusieurs points affectant le système d’éducation primaire et secondaire au Québec.

D’abord, l’école à trois vitesses. On ne peut aborder ce sujet sans parler des généreuses subventions aux écoles privées (plus de 4000 $ par élève au secondaire). Pourtant, nos voisins ontariens ne subventionnent pas l’école privée et obtiennent néanmoins de meilleurs résultats sur le taux de diplomation et au chapitre de la réussite des garçons.

Il faut se pencher sur les élèves handicapés et en difficulté d’adaptation et d’apprentissage afin de mieux les aider et mieux soutenir les enseignants.

Également, les conditions de travail du personnel enseignant et des autres intervenants œuvrant en éducation doivent être revues et améliorées.

Comme l’écrit régulièrement Normand Baillargeon dans Le Devoir, il est temps d’avoir une commission Parent 2.0 basée sur des données probantes.

Prenons notre temps… c’est urgent et important.

– Jacques Migneault, directeur d’école à la retraite

Point de rencontre

Le défi est grand de trouver un point de rencontre entre des entités qui se disputent le pouvoir : syndicats, penseurs du ministère de l’Éducation, comité des parents et politiciens.

– Martin Guy

Lisez « Au Québec, l’éducation mérite (encore) mieux »