La pandémie a suscité de beaux gestes de générosité et de solidarité un peu partout au Québec. Avez-vous été témoin d’un geste qui vous a particulièrement touché ? Voici une sélection de courriels reçus à notre appel à tous.

Un trio dévoué

Oui, j’ai été témoin d’un geste de générosité : celui de M. Legault, Mme McCann et M. Arruda, qui se donnent entièrement à leurs devoirs, engagements et responsabilités. Je les admire, car je ne ferais vraiment pas mieux.

— Pierre Murray 

Cinq sur cinq

Je demeure, avec ma compagne, depuis une trentaine d’années dans la même maison de Chambly. Nous avons la chance d’avoir les mêmes cinq voisins, dont un en face, et deux chaque côté de nous. Depuis notre confinement (j’ai 88 ans), trois de ces voisins sont venus à notre porte nous offrir leur aide pour des emplettes, ou pour quoi que ce soit d’autre, et un autre nous a téléphoné pour nous offrir des services équivalents. Le cinquième nous a fait une offre semblable, lors d’une rencontre, en profitant d’un bel après-midi. Nous avons accepté avec plaisir la proposition d'un voisin qui nous offrait de nous apporter nos choix d’une grande surface. Ma compagne étant encore d’un âge lui permettant de sortir à l’épicerie locale, nous ne nous sommes pas prévalus des autres offres. Cependant, ces belles démonstrations de solidarité nous ont fait chaud au cœur. 

— Roger Grondin 

Généreux dans l'effort

Ce qui me touche, ce sont tous les efforts déployés par nos artisans boulangers et fromagers qui font des pieds et des mains... et du pain et du fromage. Ils ne comptent pas les heures. Ils se virent sur une cenne noire pour prendre les commandes, faire la livraison, inventer des boîtes à manger, se soutenir entre eux pour diversifier l’offre et tenir à bout de bras et d’efforts leurs entreprises pour les sauver. Déjà en temps normal, ils travaillent très fort… Pour moi, ils sont aussi généreux. Ils ont tout mon respect et mes remerciements, et lorsque cette pandémie sera derrière nous, j’irai les voir en personne pour les remercier et continuer à acheter local. Quand on se tient debout, on voit toujours le bout du tunnel. 

— Marie-Claude Roux 

Un baume au cœur

Nous sommes, mon mari et moi, un couple de 74 et 81 ans. Nous vivons seuls dans notre petite maison de banlieue. On voit les enfants sur FaceTime, on a tout le confort désiré dans notre maison, l’épicerie est livrée et la pharmacie aussi. Je voulais juste remercier nos voisins immédiats, qui sont venus chacun leur tour s’informer de nous et nous offrir très généreusement leur aide. Quel baume au cœur que cette attention. Nous les connaissons à peine et ils sont venus pour nous aider. Ce sont deux familles d’étrangers établis depuis quelques années chez nous, au Québec. Alors, un gros merci. Ouvrons nos yeux sur la solidarité. Ces gens viennent d’ailleurs, mais ont compris la valeur de soutenir leurs aînés. 

— Hélène Pelland 

Merci à ma fille

Je veux remercier sincèrement ma fille et son ami qui sont venus porter ma voiture à l’aéroport le jour de mon retour de voyage. En plus, elle est allée faire mon épicerie pour que je sois en quarantaine. Et comme si cela n’était pas suffisant, elle a aussi fait l’épicerie pour mon conjoint, qui revenait de Floride en voiture quelques jours plus tard. Je t’aime. 

— Sophie Mongrain 

Aider une inconnue

Ma fille étudiante travaille dans le labo d’une pharmacie de Rosemont. Derrière la pharmacie, il y a une espèce de comptoir pour recevoir ses médicaments et les payer. Une jeune femme s’y présente. Ma fille constate entre autres qu’il y a des vitamines pour femmes enceintes. Après quelques essais avec sa carte, la jeune femme est très inquiète. Pas de fonds ! « Que se passe-t-il ? Ma paye aurait dû être déposée ! » Elle s’éloigne un peu pour faire un appel. Pendant ce temps, la cliente suivante, qui s’est bien aperçue du désarroi de la jeune femme, a dit à ma fille qu’elle paierait la facture. Il est à noter qu’elle n’avait aucune idée du montant ni du fait que la jeune femme était enceinte. Elle a simplement dit à ma fille que pour elle, rendre ce petit service allait de soi ! Chapeau, madame ! 

— Sylvain Renaud, Laval 

Le bon samaritain

Je suis propriétaire d’une pharmacie à Contrecœur. Alors que nous nous appliquions à mettre en place le plan de contingence pour éviter une rupture de services, on était sur le point de manquer de masques chirurgicaux. Un bon samaritain, appelons-le Luc, un de nos clients, passe chercher les médicaments de sa femme et me demande si j’aimerais m’en procurer d’autres… Finalement, il m’en a apporté une caisse : 25 boîtes de 40 masques ! Complètement gratuitement. Ça nous permettra de durer au moins deux mois ! Merci, monsieur. 

— Daniel Messier, pharmacien 

Un ange

Je veux souligner l’aide que ma fille Anne-Marie apporte à ses voisines d’appartement dans les courses à l’épicerie, à la pharmacie et autres. Anne-Marie fait partie des services essentiels (factrice à Postes Canada) et elle trouve toujours le temps d’aider autour de chez elle les personnes isolées en confinement, par sa disponibilité, son beau sourire et sa gentillesse. Elle pense aussi à ses parents. C’est un ange. 

— Lisa Leclerc

Un bel échange

PHOTO FOURNIE PAR L’AUTEURE

Margot, 6 ans

J’habite un immeuble à condos et ma voisine de palier, Madame M., est âgée et confinée. Ma fille Margot, 6 ans, lui fait des dessins et des bricolages qu’elle laisse sur le pas de sa porte. Madame M. lui fait de petits cadeaux avec un mot gentil qu’elle dépose sur le banc à côté de notre porte. Ça fait maintenant quelques semaines que ce bel échange dure et je trouve ça chou, mais surtout, je suis fière de ce petit brin de fille qu’est la mienne… tellement généreuse, attentionnée, pleine d’amour et de gentillesse. Pour Pâques, Madame M. nous a fait des biscuits… Margot et moi aussi. Le plaisir de recevoir, mais surtout de donner. 

— Marie-Ève Lalancette 

Loin d’être anodin

On me dit, quand ma fille va faire mon épicerie, que c’est un juste retour du balancier, qu’on a donné de notre temps à nos enfants et que c’est normal qu’ils nous rendent la pareille. Eh bien non, justement, ma fille ne devrait pas faire l’épicerie pour sa mère et sa tante, nous avons 72 et 71 ans et nous demeurons dans une résidence pour aînés autonomes.

J’y peux rien, chaque fois, c’est un tsunami d’émotions qui me submerge. Elle a la générosité de ne pas attendre que je l’appelle, de faire comme si c’était la moindre des choses d’aller attendre en file au supermarché. Partir de Saint-Colomban, laisser ses deux enfants et consacrer un avant-midi (car c’est le temps qu’il faut réserver maintenant pour faire l’épicerie), venir la porter à Sainte-Thérèse et retourner chez elle, on parle de plusieurs heures !

Pendant combien de temps aura-t-elle à répéter ce geste généreux, toujours fait avec le sourire ? Encore beaucoup de semaines, car on le sait, les résidences pour aînés seront les dernières à être déconfinées. C’est un geste qui peut sembler anodin, mais tellement important et nécessaire pour ceux qui sont interdits de sortie. Merci à ma fille et à tous les enfants d’accomplir ce geste généreux qui représente un geste d’amour et qui fait chaud au cœur. 

— Christiane Thibault 

Surprise !

À part quatre ou cinq carottes et deux citrons, un réfrigérateur bien vide nous attendait à notre retour de voyage, le 13 mars, journée 1 du confinement. Évidemment, personne à l’aéroport pour nous accueillir au retour d’une croisière où, au beau milieu de l’océan, nous n’avions aucune idée de ce qui se passait en sol québécois. Notre déconfiture se pointait jusqu’à ce que j’ouvre la porte du frigo où, surprise ! une quiche, du fromage, du jambon, du lait, des œufs et du pain nous attendaient bien sagement. Cette attention, ainsi que toutes les autres qui ont suivi, nous les devons à Maud, notre voisine et amie. Merci, Maud, mille mercis ! 

— Josiane et Normand Archambault, Montréal