Le jour où le confinement prendra fin, quelle est la première chose que vous ferez ? Voici une sélection de courriels reçus à notre appel à tous.

Une longue marche

La première chose que l’on fera : une longue marche ! Nous sommes partis pour un tour du monde sur notre voilier depuis trois ans. Nous sommes actuellement en Polynésie française (47 cas) et vivons les mesures de confinement du pays : interdiction de quitter le bateau (nous sommes à l’ancre) sauf pour aller faire les courses une fois par semaine avec une attestation de déplacement dérogatoire en poche. Interdiction d’utiliser le kayak ou de s’approcher des autres bateaux, vente d’alcool interdite, etc. Nous espérons pouvoir quitter le pays ce printemps pour la Nouvelle-Zélande, car la période de navigation dans le Pacifique en dehors de la période cyclonique s’étend de mai à octobre. Sinon, nous serions contraints de passer une année complète ici, et cela affecterait sérieusement notre tour du monde…

André Pineault

Le pouvoir de la musique

Quand toutes les mesures seront définitivement levées, la sortie qui me fera le plus envie sera d’assister à un concert de musique. Quoi de plus grisant que de chanter fort avec des milliers de personnes, de danser entourée de gens qui s’amusent, de faire partie d’un moment aussi grandiose ? La musique a un puissant pouvoir qui se multiplie lorsqu’elle est partagée avec le plus grand nombre. Longue vie aux artistes et vivement le retour des concerts !

Marie-Ève Lajeunesse

Je t'aime, maman !

La première action que je poserai sera d’aller voir ma mère de 75 ans. Elle habite seule un logement sur la Rive-Sud. C’est donc seule qu’elle a passé sa journée d’anniversaire. J’ai réussi à lui faire livrer des fleurs accompagnées d’une carte. Je lui parle au téléphone presque tous les jours. Elle fait preuve de beaucoup de résilience. Lorsque je me fais du souci pour elle, c’est elle qui me rassure. Et ça me fait sourire. Mère un jour, mère toujours. Elle me manque, j’ai hâte de la prendre dans mes bras pour lui donner un gros bec et lui dire à nouveau en chair et en os : je t’aime, maman !

Marie-France Bonenfant

La belle vie

J’essaierai de faire la même chose qu’aujourd’hui : prendre un café en lisant La Presse et une revue sur les oiseaux, assise dans le gazebo avec une couverture pour la première fois. Ensuite, marcher plus d’une heure avec mon chien saucisse dans le boisé pas très loin. Parler à ma mère, à ma sœur et à une amie. Jaser avec mes enfants, manger en famille et écouter un peu la télé avec mon chéri. C’est une belle vie !

Lucie Dumont, Nicolet

Une touche de couleur

Je crois que les gens auront besoin de beauté et de nature. Alors, j’irai dévaliser un fleuriste pour offrir des bouquets multicolores à tout mon monde confiné en ville.

Élise Plante, Montréal

Le beau temps plutôt que Noël

De tout cœur, j’espère que ce ne sera pas le temps de sortir les décorations de Noël… Je souhaite plutôt pouvoir inviter mon fils et sa petite famille à partager avec nous des brochettes de poulet en dégustant une bonne bouteille de vin sur la terrasse, car le beau temps sera de retour. Les oiseaux nous souhaiteront la bienvenue sur des notes joyeuses. Les fleurs pointeront le bout de leur nez pour le plaisir de nos yeux et nous parlerons au passé de cette période de confinement. Ce « jour d’après » sera le bienvenu, car il nous permettra de nous serrer dans nos bras sans crainte du méchant virus, qui nous aura quittés pour toujours.

Nicole Lavoie

Restaurant et bowling avec papa

Le jour où nous pourrons sortir, j’irai chercher mon père qui est confiné dans sa résidence. Il n’a que sa chambre et un petit corridor, lui qui adore sortir, marcher et voir des gens. Nous avions l’habitude d’aller au restaurant chaque week-end. Parfois on se faisait des soirées bowling et danse. Il s’ennuie tellement qu’il déprime, le pauvre. Mon père souffre d’alzheimer et est très confus, il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Ensuite, nous allons nous faire des soupers avec les amis et la famille.

Chantal Chaussé, Montréal

Deux longueurs de bâton

Je sortirai mon sac de golf, j’irai préparer ma saison au champ de pratique et jouer une première ronde en gardant les autres à distance. Sinon, ce serait deux longueurs de bâton avec une pénalité d’un coup !

Claude Desmarais, Longueuil

Un party de test de dépistage

Une fois le confinement terminé, ça ne voudra pas dire que nous ne serons pas porteurs. Alors, si je le peux, j’aimerais faire un party où les membres de ma famille pourront faire un test de dépistage, s’il est disponible. Sinon, je crois que je vais attendre que ce soit sécuritaire avant de revoir mes petites-filles, que je n’ai vues qu’en vidéo depuis octobre 2019.

Hélène Trottier

Des bisous de grand-maman

Autant j’ai hâte de revoir mes enfants et leurs copines, ma famille, mes amis et mes voisins, mes élèves et mes collègues, la toute première chose que je ferai le premier jour après le confinement sera d’aller serrer dans mes bras ma petite-fille adorée de 5 mois. Attention, Clara ! Grand-maman aura beaucoup de bisous à te donner.

Elisabeth Aird

Se relever des petits deuils

Après tout danger écarté, j’irai bêtement faire mon épicerie moi-même. J’irai prendre l’air que je souhaite respirer à pleins poumons en allant serrer sur mon cœur mes trois petits-enfants et rattraper les anniversaires manqués. Si c’est possible, revoir ma sœur qui vit en France et traverse une épreuve terrible avec son mari hospitalisé, sous respirateur et plongé dans un coma artificiel dont la vie ne tient qu’à un fil. Reviendra-t-elle au Québec, comment et dans quel état ? Parmi les anniversaires manqués, nous avons dû annuler la fête organisée pour les 100 ans de notre père, le 5 avril dernier. Ce sont des petits deuils dont on se relèvera facilement à condition qu’il n’y en aura pas un plus grave et définitif. J’irai peut-être magasiner, et encore, ce sera de façon modérée ne serait-ce que pour aider notre système économique à se redresser en pensant surtout aux employés et travailleurs qui ont subi plus durement que les autres « la pause » imposée pour des motifs de sécurité justifiée. Ah oui ! Retrouver mes habitudes de lecture en délaissant un peu les infos démoralisantes.

Nicole Raîche