Le plus beau des cadeaux

J’offrirais des vacances bien méritées au personnel des services essentiels et à la garde rapprochée du gouvernement qui travaillent sans regarder l’horloge depuis des mois. Ces gens ont ma plus grande admiration et mon respect.

Le plus beau des cadeaux que je pourrais offrir, qui serait si précieux, serait une fenêtre de temps, que j’offrirais à ma douce et tendre maman. Vous voyez, ma mère, qui a maintenant 85 ans, a perdu depuis quelques années tous ses repères, et sa mémoire est presque toute disparue. Elle souffre de la maladie d’Alzheimer et vit dans une résidence pour personnes âgées. Il y a des jours où elle n’arrive plus à formuler une seule phrase, car le simple fait de nommer un objet ou une action lui est presque impossible. Répondre au téléphone n’est pas une tâche facile. Mon souhait serait de lui offrir quelques heures de mémoire afin qu’elle parvienne à se souvenir des noms de ses neuf petits-enfants, la joie de connaître l’existence de ses cinq arrière-petits-enfants et de pouvoir partager ce bonheur entourée de ses cinq enfants. La famille a toujours été au cœur de cette femme et elle y a consacré toute sa vie. Ne serait-ce que pour un court moment, je ferais tout pour lui offrir le plus beau cadeau, celui de lui permettre de revoir sa famille pour lui donner l’occasion de vivre un moment rempli de bonheur et d’amour.

J’offrirais à notre fils, Louis-Philippe, alias Philou, une avancée spectaculaire dans la lutte contre la sclérose en plaques, qui lui permettrait non seulement d’envisager sereinement son avenir avec son amoureuse, mais aussi d’oser rêver à des projets un peu fous. Ce cadeau serait d’ailleurs à partager avec un grand nombre d’individus et de familles touchés par la sclérose en plaques.

Je l’ai reçu jeudi dernier, au Glenn : un simulateur cardiaque qui me redonne espoir. Si je pense au 25 décembre, le plus beau de tous les cadeaux sera un don, fait à un organisme qui s’occupe d’alléger la souffrance dans le monde, de Médecins sans frontières au journal L’Itinéraire…

Le plus beau cadeau à offrir serait que tous les chercheurs du monde entier qui ont travaillé sans relâche depuis le début de la pandémie pour trouver un remède afin d’enrayer le virus soient mis en lumière. Jamais on n’a parlé d’eux, jamais on n’a suivi leur travail, jamais on n’a parlé de leur fatigue, de leur épuisement, de leur crainte d’être infectés. Et pourtant, c’est grâce à eux si nous avons aujourd’hui l’espoir d’une protection tant attendue et si nécessaire pour retrouver notre insouciance d’avant. Ces hommes et ces femmes qui ont travaillé sans relâche dans un esprit de coopération inégalé ne doivent pas être oubliés. On leur doit tellement.

Le plus beau cadeau, je l’offrirais à ma fille et à sa petite famille. Garder les enfants pour la fin de semaine chez moi, les emmener au théâtre et au restaurant, bricoler avec eux, leur raconter des histoires et les serrer très fort dans mes bras.

Mon plus beau cadeau, c’est à ma petite maman de 98 ans qui est en fin de vie que je le donne. Oui, je lui permets de nous quitter en toute sérénité, remplie de notre amour. On a caressé ses douces joues, tenu ses fragiles mains, lui avons chanté des chansons. Même avec la maladie, elle nous a presque toujours reconnues, mais nous savons que nous serons toujours dans son cœur. Chère maman, comme dit la chanson : tu trouveras la paix dans ton cœur et pas ailleurs, la seule vraie tranquillité, le grand repos. Merci pour tout.

J’offrirais à ma mère une société québécoise qui respecte les règles sanitaires pendant les Fêtes. Ma maman, dans la jeune soixantaine, reçoit des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Les hôpitaux sont au bord du gouffre et manquent terriblement d’effectifs ; ma mère a besoin de ses traitements. Maintenant. Il faut réduire le nombre d’hospitalisations pour qu’elle et tant d’autres aient une chance de guérir de ce maudit cancer. Alors, pour qu’elle puisse voir grandir ses trois petits-enfants, je lui souhaite des citoyens empathiques et responsables.

Le plus beau cadeau que je voudrais offrir est une session universitaire à l’international à notre fille dès que ce sera possible. Notre fille de 19 ans vient de terminer une deuxième session complètement à distance. Elle en débutera une troisième en janvier prochain, à nouveau complètement à distance. Elle ne fait qu’étudier et elle respecte toutes les règles imposées par les instances gouvernementales. Il est malheureux de voir une jeune femme étudier à l’université sans jamais y avoir mis les pieds ! Elle ne vit pas ce moment important de sa vie de jeune adulte comme il se doit ! Je souhaite donc qu’elle ait l’occasion de vivre une session qui la sortirait de sa zone de confort, qui lui ferait vivre une expérience dont elle se souviendra toute sa vie et qui lui ferait rencontrer de jeunes étudiants et partager avec eux du temps de qualité essentiel à un équilibre ! Je lui souhaiterais des moments où elle pourrait retrouver la chaleur humaine et le plaisir. Je lui souhaiterais d’étudier dans un environnement sain, dynamique et stimulant. Faire des études, ce n’est pas qu’apprendre, c’est aussi se développer, se dépasser, se créer un cercle d’amis, se faire des contacts, participer à des activités diverses, s’impliquer… Le plus beau cadeau que je pourrais offrir à notre fille, c’est une session hors du commun pour tourner la page sur ces mois à étudier seule avec un écran et Zoom ! Un ordinateur, c’est bien, mais cela manque de chaleur humaine !