Le texte de Pierre Cliche publié samedi sur le sort des personnes de plus de 70 ans, « J’ai 72 ans et je suis en bonne santé. Est-ce un tort ? », a suscité de nombreux commentaires. Vois un aperçu des courriels reçus.

Arrêtons de parler des vieux

Arrêtons de parler des vieux. Je vais commencer à croire qu’à 88 ans, je suis vieux. C’est vrai, mais en parler sans cesse ne changera rien.

Michel Brossard

Les exclus

Pourquoi les 70 ans et plus exclus de notre société doivent-ils continuer à contribuer à la charge fiscale de l’État ?

Pierre Delorme

Respecter les consignes

En temps de pandémie mondiale, le rôle social le plus important est de respecter les consignes sanitaires. J’ai 73 ans et je crois que je suis en bonne santé… ce qui n’est pas tout à fait vrai !

Chantal Bédard, Québec

Vivre et laisser mourir

Les « vieux » en bonne santé sont en mesure de se protéger eux-mêmes infiniment mieux que ne l’ont fait le gouvernement et la Santé publique. Plutôt que d’imposer le port du masque dans les commerces et les lieux publics pour protéger tout le monde quand la distanciation n’est guère possible, on fait le choix d’imposer l’isolement aux vieux de peur qu’ils n’accaparent trop de lits d’hôpitaux. On devrait peut-être changer la devise du Québec pour : « Vivre et laisser mourir !

Jacques Croteau

Se protéger ou non

Tout comme on a établi un lien entre la fumée de la cigarette et les cancers de la gorge et des poumons, libre à vous de ne pas suivre les recommandations quant au risque que la COVID-19 représente pour les personnes de 65 ans et plus. Mais n’allez pas vous plaindre que l’on ne vous a pas averti… On a toujours le choix de se protéger ou non.

Lise Dauphinais

Infantilisation

Le gouvernement a infantilisé les personnes de 70 ans et plus. On a dit dès le début : « Les personnes de 70 et plus devront demeurer à la maison. » Dans les autres tranches d’âge, on a dit : « Ceux qui souffrent de maladies chroniques doivent demeurer à la maison. » Cela sous-entend que les personnes âgées de plus de 70 ans ne sont pas assez matures pour juger par elles-mêmes si leur santé est adéquate ou non.

Réjean Durocher, Montréal

Enragée de me faire enfermer

J’ai 92 ans, je suis en santé, je vais à la piscine deux fois par semaine, je conduis ma voiture sans restriction, je fais toutes mes courses. Une fois par semaine, je fais partie d’un club de tricot. On se retrouve dans une boutique de thé : toutes des jeunes retraitées qui font du bénévolat en donnant ce qu’elles créent, moi à la pédiatrie sociale. Hier, j’ai fait deux centres de jardins, confectionné une jardinière de tomates cerises, que j’ai suspendue… Bref, je joue au Scrabble, je fais de la courtepointe, etc. J’ai été enragée de me faire enfermer. Travailler si fort pour être en santé et autonome, se faire retirer tout ça d’un coup sec ! La forme se perd plus vite qu’elle se gagne !

Magot T. Gagnon

Des aînés pleins d’énergie

Passer d’inutiles à utiles. J’ai 68 ans et je suis plein d’énergie. Il y a tellement à faire et plein d’aînés comme moi cherchent à s’impliquer collectivement. Imaginez l’impact d’une mobilisation de groupe par des projets rassembleurs. À titre d’exemple : un grand nettoyage du printemps de nos villes et des parcs, spécialement à Montréal ; une corvée de nettoyage de ces affreux graffitis qui polluent nos cités ; du bénévolat à grande échelle. Il y a tellement à faire, il ne manque simplement qu’un organisme pour centraliser et coordonner les implications de cette armée de bénévoles actifs plutôt que de négocier des rabais pour aînés.

Raymond Corbeil

On me déclare « vieille »

Vous avez exprimé exactement ce que j’ai ressenti depuis que l’on a décidé que les « vieux » étaient tous égaux. On m’a déclarée « vieille ». Si on comptabilisait la valeur des heures de bénévolat des aînés et qu’il fallait les payer, quelle serait la facture ?

Thérèse Côté, 77 ans

Pourquoi, de peur que l’on meure, on nous empêche de vivre ?

J’ai 71 ans. Je suis un artiste de cirque. Je me produis entre autres en jouant des instruments de musique sur mon monocycle de six pieds. J’enseigne aussi le cirque. Je me sers du cirque social pour aider les clientèles en difficulté. Je fais du ski, de la planche à neige et du kite. Tout d’un coup, je suis devenu un « sertpuarien ». Oui, je suis très conscient de la réalité actuelle. La mère de mes petits-enfants travaille en première ligne dans un CHSLD à Montréal. Elle a vu des dizaines de personnes mourir. Mais combien de personnes de mon âge sont mortes en dehors des centres ? Je porte le masque, je suis les consignes pour protéger les autres. Je veux juste vivre avant de mourir.

Jean-Luc Arène

Sacrez-nous patience !

Je suis plus vieux que vous et je comprends bien. Je voudrais simplement que l’on cesse de nous infantiliser et que l’âgisme soit traité comme le racisme : tolérance zéro. Nous avons contribué pendant bien des années au développement de cette province ; il serait temps de simplement nous traiter avec respect et dignité. Protégez-nous de votre égoïsme, de votre indifférence, de votre nombrilisme, de votre témérité et de votre « OK boomer ». Sacrez-nous patience !

Michel Damphousse

Fâchée et déçue

Eh oui, c’est ça : tu as 70 ans et tu n’es plus bonne à rien, tu es vieille. Je n’ai pas le droit de faire mon bénévolat même si je connais les consignes. Avant la pandémie, j’étais bénévole deux fois par semaine dans les hôpitaux. Lorsque j’ai appris que j’étais trop vieille pour le bénévolat dans les hôpitaux, j’étais fâchée, déçue, et j’en passe. Ça fait près de neuf ans que je fais du bénévolat.

Lily Maltais

Petit peuple

On a traité les 70 ans et plus comme des personnes irresponsables. C’est d’une tristesse au même titre que ceux dans les résidences. On est un petit peuple sans valeurs profondes.

Michel Lapierre

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