Comment vivez-vous les premiers jours de l’état d’urgence sanitaire décrété par le gouvernement Legault ? C’est la question que nous vous posions hier. Voici un aperçu des courriels reçus.

Soyons solidaires

On respecte les consignes. On prend cela comme une vacance de deux semaines. J’ai 82 ans. J’espère que tous les Québécois seront solidaires.

— Monique Normand

Ce n’est pas un congé pédagogique

Je ne comprends pas mes voisins qui ont des enfants. Le gouvernement a déclaré la fermeture des écoles pour deux semaines afin que la propagation du virus s’arrête. Alors, depuis vendredi, les enfants sont censés être en quarantaine à la maison afin de se protéger de cette pandémie. Eh bien, dans mon quartier, les enfants jouent ensemble au soccer, au hockey, et j’en passe. Tous ensemble dehors… pendant ce temps, les parents ont l’âme en paix ! Je dirais plutôt qu’ils ont l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Vous devez garder vos enfants à la maison. Il ne s’agit pas d’un congé pédagogique. Il s’agit d’une urgence nationale et internationale. Je crois que le gouvernement doit augmenter l’information sur la protection et l’importance de cette dernière. La vigilance est notre meilleure amie.

— Elaine Chamberland, Pointe-aux-Trembles

Gardons notre calme

Nous sommes des retraités de 72 ans. Nous gardons notre calme et tentons de ne pas nous laisser envahir par l’anxiété causée par les résultats quotidiens de cette crise sanitaire. Nous sommes toutefois rassurés par les démarches de confinement imposées par le gouvernement. Nous avons une pensée très spéciale pour tous les parents qui doivent réorganiser leur vie au quotidien avec les enfants ainsi que pour le personnel de la santé devant rester au front pour offrir les services à la population. Nous savons que si tous les Québécois se responsabilisent face à cette pandémie, nous réussirons à passer au travers.

— Marie Giard

Mieux vaut prévenir que guérir !

Je suis rassurée. Travaillant dans le milieu de l’éducation et côtoyant des centaines de personnes tous les jours, la fermeture des écoles et l’isolement sont des mesures logiques qui ont été imposées rapidement afin d’éviter la contamination (gastro, influenza et, surtout, COVID-19). Rassurée que le gouvernement prenne les moyens pour empêcher une explosion de cas, car notre système de santé est déjà utilisé à pleine capacité. Rassurée aussi de voir que l’expérience des autres pays touchés avant nous est utilisée par nos décideurs, car en éducation, on tâtonne, on essaie, on expérimente, on teste une nouvelle mode dite pédagogique… Et je souhaite que les Canadiens respectent les restrictions non pas par peur, mais par souci de prévention. Mieux vaut prévenir que guérir !

— René Duchesneau

La séparation forcée

Le plus difficile ? Visiter, samedi dernier, ma mère de 93 ans qui s’efface un peu plus chaque jour dans un CHSLD en Estrie et la quitter sans trop savoir quand je la reverrai. Une séparation forcée aux allures d’abandon social. Je ne m’attendais pas à ce qu’on interdise les visites partout en province ; à Montréal et dans sa couronne, oui, mais pas en Estrie ! J’aurais mieux compris l’impératif de limiter la fréquence et la durée des visites, de faire du cas par cas. Il est impossible d’échanger avec elle par téléphone et encore moins par courriel ou FaceTime. Des activités avaient déjà été suspendues, notamment la zoothérapie, la coiffure, les activités de groupe. Annulées, la bibliomobile, les visites amicales de bénévoles. Bref, le confinement et la solitude quasi absolus ! Tout le personnel des CHSLD vient soudainement d’hériter d’un immense fardeau, et pour combien de temps ? L’ennui aussi peut être mortel !

— Carol Patch-Neveu, Montréal

Sereine malgré mon confinement

Je suis bien informée. Je suis les consignes gouvernementales. Ce n’est pas avec gaieté de cœur que j’ai annulé mes vacances à Cuba. Étant une grande lectrice, je me suis approvisionnée de livres bon marché à la Maison du partage. Pour moi, le livre est le meilleur compagnon de voyage. J’ai 78 ans. Je suis sereine malgré mon confinement. Je lis, je marche, je communique avec le peu de personnes que je connais. Si le moral baisse, en dernier recours, je ferai mon grand ménage du printemps. Tout brillera à l’intérieur comme à l’extérieur. 

— Hélène Allard

Ma santé n’a pas de prix

Moi, ma santé n’a pas de prix et je la protège. J’y tiens et j’écoute les consignes du gouvernement. Je me trouve chanceuse d’avoir un gouvernement provincial qui s’occupe de nous et qui prend toutes ces mesures. Ça me désole de voir des gens qui se mettent en danger et qui semblent ne pas comprendre la pandémie. Que voulez-vous, il y en aura toujours qui se croient plus forts que tout !

— Gaétane Quirion, Saint-Ferdinand

Je poursuis mon entraînement

Je n’aime pas vraiment parler de moi, mais je suis seule à la maison alors je ne peux parler que de moi et mon chat. Je suis privilégiée, je demeure à Mont-Tremblant. Je suis moins privilégiée, car j’ai 75 ans… Je suis très en forme : gym deux fois semaine, ski trois fois par semaine et randonnée une fois par semaine. J’adore l’entraînement. Donc, je continue mon entraînement dans la montagne, seule, respirant à fond en essayant d’abaisser au max mon stress, qui est très négatif pour le système en général. Voilà, en espérant que je pourrai vous écrire à nouveau dans quelques mois !

— Claudette Ostiguy

L’état de mon père m’inquiète

Nous sommes retraités, mon conjoint et moi. Nous prenons très au sérieux les recommandations du premier ministre François Legault et des médecins. Étant abonnés au gym, nous avons décidé de bouger autrement en faisant le grand ménage du printemps et en marchant 30 minutes, deux fois par jour. La seule chose qui m’inquiète beaucoup, c’est que mon père habite dans un CHSLD et qu’il y a une interdiction d’y entrer. Il est dans un état critique et nous craignons qu’il soit en fin de vie et qu’il se sente abandonné. Il reçoit de très bons soins, le personnel est très dévoué. Nous avons annulé notre projet d’aller visiter deux de nos filles qui habitent aux États-Unis. Nous ferons le voyage ultérieurement quand la crise sera maîtrisée.

— Lorraine Tellier

Le bien collectif

C’est sûr que c’est contraignant, mais c’est nécessaire. Si, ensemble, nous sommes en mode urgence vu la situation actuelle, nous pouvons faire la différence. Pensons au bien collectif et non à notre petite personne.

— Marcel Desjardins

Aller marcher

Je vais prendre des marches, car je ne rencontre personne et ça fait du bien au moral. Rester toujours dans mon appart me déprime ; je m’habille très bien, je mets des gants et je marche une heure. Quand je reviens, je me fais un bon café, c’est ça, mon remède. Bonne santé et bonne journée !

— Francine Douville

Confiance en notre gouvernement provincial

Pour moi, ça va. Je reçois des informations et des consignes claires. J’ai confiance en notre gouvernement provincial qui, jusqu’à maintenant, semble prendre les bonnes décisions de façon responsable et avisée ; un gouvernement qui assume son autorité avec bienveillance. Côté bouffe, c’est OK aussi. Finalement, je m’informe au quotidien et je prends des nouvelles des miens par l’internet ou le téléphone.

— Ann Courtemanche

L’unité fait la force

Merci à l’équipe du Québec qui prend les décisions pour protéger la population de la pandémie, en espérant que tout le monde suivra les recommandations. L’unité fait la force.

— Colette Parent

Le confinement, je le vis très bien

Parfois, les coïncidences arrivent sans que l’on comprenne pourquoi. Le confinement ? Je le vis très bien, car je m’y étais préparée depuis plusieurs semaines pour une tout autre raison : une opération à une jambe qui m’empêchait de sortir toute seule.

Tout était planifié : nourriture, produits essentiels, etc. J’étais préparée psychologiquement à trouver des moyens pour faire en sorte que mes journées ne soient pas trop longues : lecture, mots croisés, séries sur les plateformes, etc. Les amis et la famille me contactent avec les différents moyens de communication. Je ne me sens pas isolée, juste un changement dans mes habitudes ! Je trouvais difficile au départ de ne pouvoir aller au gym, au cinéma, dans les restos, etc., mais je me console en me disant que de toute façon, je ne pourrais pas le faire.

Mon confinement a commencé il y a trois semaines et je dois avouer que tout se passe très bien. Reste à voir si le moment de recevoir les soins pour retrouver mon autonomie sera retardé. Si tel est le cas, je ferai avec, car la vie de tous est plus importante que mon besoin de reprendre mes activités.

— Chantal Lévesque