Un aperçu de vos réponses à l’appel à tous d’hier sur le bilan de Justin Trudeau après un premier mandat à la tête du pays.
À quelques jours du déclenchement des élections fédérales, quel est, selon vous, l’élément principal du premier mandat de Justin Trudeau à la tête du pays ?

Quand on se compare...

Pas parfait, mais il aura encore mon vote aux prochaines élections. Le seul fait que le Canada se soit tenu debout dans des dossiers comme l’ALENA, Israël et la Chine, dans un monde où la moitié des leaders sont narcissiques et protectionnistes, vaut plusieurs coups de chapeau. L’économie va bien, la dette est contrôlée, nos droits fondamentaux sont protégés. C’est beaucoup quand on se compare à bien d’autres pays.

— Jean Bergeron, Verdun

Un politicien ordinaire

Justin Trudeau représente une énorme déception, à la hauteur des espoirs qu’il avait suscités en campagne électorale. Il avait construit un personnage empathique, et il s’est progressivement avéré être un politicien « ordinaire », ami des puissants et faussement proche d’une classe moyenne qu’il n’a jamais connue et qu’il ne connaîtra jamais. Sa propension à la mise en scène (l’épisode de son voyage en Inde marquera l’histoire du pays…), sa duplicité et son manque de responsabilité économique (il a endetté mes enfants pour une autre génération) pèsent lourd sur son premier mandat. Sa chance aura été d’être premier ministre pendant une période de progrès économique mondial, et de faire face à une opposition médiocre, ce qui lui permettra probablement une réélection. Mais son absence d’autocritique et son égocentrisme l’empêcheront vraisemblablement de se corriger. Triste.

— Marc Beauchamp, Montréal

Heureuse nomination

Justin Trudeau n’a pas toujours été bien conseillé, comme l’illustre la saga SNC-Lavalin. Or, sans contredit, il a été bien avisé de nommer Chrystia Freeland comme ministre des Affaires étrangères. Elle a excellé dans le cadre de négociations ardues. C’est à elle et à une forte équipe de conseillers aguerris que nous devons un nouvel ALENA somme toute avantageux pour le Canada. Hélas, les beaux discours de Justin Trudeau en d’autres matières, dont l’environnement et les affaires autochtones, ont abouti à moins de progrès que promis sur le plan des réalisations. Il n’a pas réussi à faire l’illustration de la « politique autrement ».

— Carol Patch-Neveu, Montréal

Un bilan mitigé

Le fait le plus marquant est la capacité de Trudeau à défendre et préserver les intérêts canadiens face aux assauts répétés de Trump. La renégociation du traité de libre-échange et la levée des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium canadiens sont les succès les plus marquants. Ses voyages sur l’île de l’Aga Khan et en Inde ont été ses deux plus grands déboires, découlant de mauvais conseils au sein du bureau du premier ministre et de son manque de jugement.

L’objectif de défendre SNC-Lavalin est louable, mais la façon d’y arriver, sans être illégale, est discutable au point de vue de l’éthique et aurait pu être moins dommageable s’il avait gardé Wilson-Raybould en poste jusqu’aux élections. Ne pas éliminer les déficits et diminuer la dette durant une période économique favorable avec un taux de chômage historiquement bas est une erreur. En bref, un bilan mitigé avec des bons et des mauvais coups.

— Jacques Morneau, Mont-Saint-Hilaire

Une contradiction nommée Trans Mountain

L’achat de Trans Mountain est l’élément principal. Il est inconcevable qu’un gouvernement qui se dit environnementaliste se porte acquéreur d’un pipeline pour acheminer du pétrole provenant des sables bitumineux.

— Yvan Ducharme

Sensibilité

Pour ma part, le montant alloué aux familles avec des jeunes enfants a démontré la sensibilité de M. Trudeau. Bravo, cela aide énormément à augmenter la qualité de vie des familles.

— Lorraine Cayer, Saint-Bruno-de-Montarville

Un homme respectueux

C’est son apport au niveau de l’immigration et de son intégration au sein de notre pays. Aussi son désir sincère de considérer les deux sexes comme égaux. Son appui aux courants LGBT pour une harmonie dans nos sociétés. Enfin, malgré une position pour le moins embarrassante, son désir de protéger l’environnement tout en donnant du souffle à l’économie du pays. Pas facile de gouverner, ces temps-ci : avec un voisin aussi imprévisible et la montée du populisme, le Canada aurait avantage à ne pas se départir de cet homme respectueux de nos us et coutumes. Pour ce qui est de sa position dans le dossier SNC-Lavalin, malgré les sautes d’humeur de ses ex-ministres, cette saga ne devrait pas lui causer trop de revers lors des prochaines élections. 

— Jacques Lavigueur, Orford

Constat d’échec

Un bilan peu reluisant : un premier ministre qui se dit pour l’environnement mais qui achète un pipeline, un premier ministre qui a eu une politique étrangère catastrophique – que ce soit avec l’Inde, l’Arabie saoudite ou encore la Chine –, un premier ministre qui a creusé la dette nationale année après année malgré une situation économique favorable, un premier ministre qui a violé par deux fois la Loi sur les conflits d’intérêts et l’éthique, un premier ministre en qui la population avait mis plein d’espoirs, mais qui s’est révélé superficiel et sans grandeur. 

— Antoine Chartier

Mesures sociales et traités

Le meilleur de son bilan : les mesures sociales favorisant les familles monoparentales, les aînés, la classe moyenne, les investissements dans les transports publics, la renégociation de l’ALENA, les nouveaux traités avec l’Europe et l’Asie du Sud-Est. Et pas de chicane entretenue avec le Québec.

— Gilles Perreault

Déception

Le manque de compétence de Justin Trudeau comme premier ministre, voilà ce que je retiens. Ça a commencé avec l’affaire KPMG et les ententes secrètes de l’ARC qui viennent confirmer avec l’affaire Netflix son incompétence en matière de lutte contre l’évasion fiscale. Parlons ensuite du programme Phénix qui, même s’il avait été lancé par le gouvernement précédent, a démontré le manque flagrant de leadership de Justin Trudeau dans la gestion quotidienne de l’État qui s’ajoute aux multiples déficits budgétaires importants en période de croissance. Son manque de rigueur face aux demandes des autochtones. Ajoutons le cadeau de l’Aga Khan, sa visite catastrophique en Inde, sa gestion de l’affaire SNC… Nous avons devant nous un politicien qui, à part quelques égoportraits, de belles paroles creuses et un ou deux gestes d’éclat (comme l’achat controversé d’un oléoduc), me donne une impression de manque de profondeur, de peu de consistance, de laisser-aller. Je suis déçu.

— Pierre Lemelin

Désenchanté

Je me confesse, j’ai voté Trudeau en 2015. J’étais content de voir la nouvelle génération prendre en main l’avenir du pays. Aujourd’hui, je déchante. Visiblement, il n’a pas la capacité de gérer les situations difficiles. La gestion de SNC-Lavalin, Trans Mountain, Mme Meng, Netflix et les GAFA. Sans cesse, il donne l’impression d’être dépassé par les événements. Impossible pour moi de lui faire confiance aux prochaines élections. 

— Ghyslain Caron

Pas de crise majeure

L’économie va mieux, il a réussi à résister à Trump sans se le mettre à dos, et nous n’avons pas eu de crise majeure au Canada qui ferait la une des journaux. Le pays roule rondement sans tempête.

— Ginette Leblanc

Décevant

Très décevant sur plusieurs plans. Son incapacité à gérer les dossiers épineux (SNC-Lavalin, Trans Mountain, etc.) a affaibli son leadership.

— Louise O’Connell

Encore le pipeline

L’achat du pipeline Trans Mountain est certainement l’élément qui me vient d’abord à l’esprit, car il contredit carrément les promesses vertes de la dernière campagne électorale. Et malheureusement, cet achat occulte toute la politique environnementale de ce gouvernement. On n’y croit plus.

— Ginette Tétreault

Plaire à tout prix

Le gouvernement Trudeau a voulu faire les choses autrement en diversifiant son conseil des ministres avec la parité femmes-hommes et avec les diverses communautés culturelles pour se faire aimer. Mais il aurait dû privilégier la meilleure personne à la bonne place selon l’expérience personnelle, publique ou politique. La majeure partie de ses ennuis est venue justement de sa volonté de plaire à tout prix lors de ses voyages, par la nomination de personnes moins expérimentées provenant de communautés culturelles et surtout par le fait de ne bousculer personne. À vouloir être trop gentil dans un monde à l’heure trumpiste, un gouvernement sans couenne paraît faible.

— Denis Bourque

Fumée

Voilà une question à laquelle il est très facile de répondre : la drogue légale partout et à tous les coins de rue. Quel maigre bilan !

— Denis Neveu

Libre-échange et manque de leadership

Les différents accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Europe et l’Asie-Pacifique sont certainement le point marquant positif du bilan du premier ministre. A contrario, son manque de leadership dans l’affaire SNC-Lavalin, en politique étrangère (voyage en Inde, dossier Huawei et relation avec la Chine, coopération multilatérale et aide humanitaire) m’apparaissent ses grands échecs. Vu du Québec, son mépris envers la nation québécoise (dossier de la laïcité, gestion de l’immigration et contrats fédéraux) contribuera à la renaissance du Bloc québécois aux prochaines élections ! Sa force réside dans la faiblesse de ses adversaires qui n’ont pas son talent sur le plan de la communication et son principal allié sera sûrement le premier ministre conservateur de l’Ontario, Doug Ford, une pâle copie du président américain Donald Trump.

— Jean Baillargeon, expert-conseil
 en communication 
et développement stratégique