Le texte de Marc Forget publié dimanche, « J’ai le malheur d’être généreux… », a suscité plus d’une centaine de commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

Mes dons pour recevoir… des bas ?

Je suis outrée de recevoir à répétition ces gadgets inutiles. En fait, cela m’enlève totalement le goût de redonner à un organisme comme la Croix-Rouge même si je crois à sa mission. J’ai demandé que mon nom soit retiré de leur liste d’envoi et j’ai retourné les enveloppes à l’expéditeur, mais je continue à recevoir ces paquets (des bas, la dernière fois…). Je ne peux croire que ces techniques de sollicitation fonctionnent et que mes dons servent à ça. Et c’est sans compter l’empreinte écologique de tous ces envois. Il faut que cela cesse !

— Andrée Choquet

Argent mieux employé

Je donne maintenant à des organismes de ma communauté qui sont beaucoup plus petits et n’ont pas les moyens de faire autant de publicité. Par conséquent, mon argent est mieux employé.

— Jeannine Marchand

Tant de gaspillage !

Eh oui, nous allons continuer à donner sans ces petits cadeaux. Une meilleure planification des envois, si possible, serait également appréciée. On vient de faire un don, et voilà une autre demande quelques semaines après. Quand même…

— Michèle Roy, Montréal

J’aimerais que mes dons servent à la recherche

Sans avoir donné aussi souvent que M. Forget, je suis de son avis à 100 %. À l’ère du numérique, que faire des centaines d’étiquettes autocollantes qu’on nous envoie alors qu’on ne poste à peu près plus rien ? Que faire des cartes de souhaits alors qu’il en coûte plus de 1 $ pour les mettre à la poste ? Je préfère utiliser mon téléphone pour transmettre mes vœux de vive voix ! 

J’ai des causes qui me tiennent à cœur et je n’hésite pas à aider des parents et amis qui s’investissent dans des activités de financement. Alors, moi aussi j’aimerais que mes dons servent à la recherche et au développement de traitements ou aux soins des personnes atteintes de maladies graves, et non pas dans des envois me rappelant qu’on attend mon argent !

— Michelle Sirois, Lévis

J’ai cessé mes dons aux grosses fondations

Absolument d’accord avec vous. J’ai reçu pendant des années des crayons, des calculatrices, des collants de toutes sortes. J’ai décidé de cesser tous mes dons aux grosses fondations. Je trouvais ces dépenses complètement inutiles. Je donne aujourd’hui dans ma région, mon quartier, ma ville. Où il n’y a pas un conseil d’administration qui trouve que dépenser de l’argent pour des stylos est une bonne idée !

— Marc-André Lalonde

Des cochonneries

Une révision des pratiques doit se faire dans le monde de la philanthropie. Idéalement, le gouvernement devrait financer tous les besoins, mais malheureusement, cela n’arrivera jamais. On a créé Centraide pour limiter le nombre de sollicitations, mais force est d’admettre que cet organisme ne répond pas à tous les besoins. Nous sommes donc condamnés à composer avec une multitude d’organismes et de fondations.

Mais recueillir des fonds du public vient avec des responsabilités, et la principale est de minimiser les frais administratifs. Les donateurs qui épousent une cause veulent que chaque dollar serve cette cause ; ils ne veulent pas payer pour des frais postaux et pour une multitude de bidules inutiles et polluants. Qu’est-ce que ces organismes attendent pour prendre le virage électronique ? Personnellement, je ne donne plus à un organisme qui m’envoie des cochonneries ou qui me sollicite de façon exagérée.

— Daniel Senay

J’hésite à faire des dons

Les organismes de bienfaisance devraient changer leurs façons de faire. Au cours de la dernière année, j’ai écrit à chacun de ces organismes afin qu’ils cessent de m’envoyer leurs objets promotionnels et qu’ils enlèvent mon nom de leur liste d’envoi. Je recevais même des sollicitations d’organismes pour lesquels je n’avais jamais fait de dons, signe que mes coordonnées étaient partagées d’une organisation à l’autre. Maintenant, j’hésite à faire des dons de peur de recevoir par la suite une foule d’articles dont je n’ai vraiment pas besoin.

— Pascal Paradis, Baie-Comeau

Pour faire vivre Postes Canada ?

J’ai le malheur de vivre la même situation et le résultat, c’est de me braquer et de ne pas donner. Je mets toutes ces sollicitations à la poubelle. Puis, prise de remords à la fin décembre, je choisis les organismes auxquels je veux donner avant que l’année fiscale ne s’achève. Vous me hérissez le poil avec vos envois postaux. La poste canadienne n’existerait plus sans vous.

— Louise Savoie

Ces organismes ont besoin de vous

Monsieur Forget, je crois comprendre que vous recevez des lettres pour de nouveaux organismes à qui vous n’avez pas fait de dons.

Les organismes n’achètent généralement pas de listes de noms pour contacter de nouveaux donateurs afin de renouveler leur base de données et assurer la pérennité de l’organisme. Ils ont plutôt recours aux échanges de listes et ils ont un temps limité pour utiliser ces noms.

Si, par exemple, un organisme reçoit votre nom de cinq organismes différents à qui vous avez donné, ils ne vous enverront pas cinq fois la même sollicitation d’un seul coup, mais pourront utiliser les quatre noms restants pour une autre sollicitation dans le temps limite qu’ils ont pour les utiliser. Ça peut aller jusqu’à trois mois ou plus pour certaines ententes.

SVP, ne leur en voulez pas. Toutes les causes ont une mission à accomplir et elles ont besoin de dons pour y arriver. C’est vrai que certaines mettent beaucoup d’argent sur les cadeaux qu’ils vous envoient. Si elles le font, c’est que c’est rentable pour eux. Tout est calculé et mesuré. On ne fait pas ces envois simplement pour occuper le temps.

Armez-vous de patience ! Prenez le temps de contacter tous les organismes à qui vous avez fait un don, et demandez de retirer votre nom des listes d’échange. Ça pourra prendre jusqu’à un an et peut-être même plus, car entre-temps, puisque vous avez le cœur généreux de nature (merci beaucoup, en passant), vous aurez certainement répondu oui à une de ces offres.

Surtout, ne vous privez pas de faire des dons, mais assurez-vous de trouver la petite case qu’on vous demande de cocher si vous ne voulez pas que vos informations soient échangées.

De toute façon, ces lettres d’acquisition vous permettent de découvrir d’autres organismes que vous ne connaissiez peut-être pas et dont la mission vous touchera le cœur.

SVP, donnez et donnez encore. Ces organismes ont besoin de vous.

— Johanne Bouchard

P.-S. Si vous faites un don en ligne, vous réduirez les frais d’envoi de reçus par la poste… et votre boîte aux lettres sera un peu moins garnie.