Irez-vous voter ? La vaste majorité des répondants à notre appel à tous, plus de 200 lecteurs et lectrices, iront aux urnes par devoir, considérant que c’est un privilège pour chaque citoyen de se faire entendre. Voici un aperçu des commentaires reçus. 

Et si on perdait le droit de vote...

Je vais voter lundi, comme je l’ai fait à toutes les élections (sauf les élections scolaires) depuis que j’ai l’âge de voter. À ceux qui affirment qu’il s’agit d’un geste futile, je réponds que le droit de vote demeure un acquis précieux et que ce droit n’est encore qu’un rêve dans trop de pays. Quelle serait notre réaction si ce droit nous était enlevé ?

— Michel Forest, Montréal

Un privilège

Oui, je vais aller voter. Bien que je sois toujours indécise, je considère que vivre dans un pays démocratique est un privilège que plusieurs nous envient. Qu’on soit d’accord ou non avec ce qui est proposé, on se doit de se renseigner et d’arrêter notre choix sur ce qui se rapproche le plus de nos valeurs.

— Johanne Arpin

Mon droit de critiquer

Oui j’irai, oui je dois. Outre que le vote exprime la démocratie si chèrement acquise pour plusieurs et si chèrement souhaitée par d’autres, je me rendrai aux urnes tout simplement pour conserver mon droit de m’exprimer ou de critiquer un gouvernement. Un citoyen qui rate l’occasion d’exprimer un choix électoral perd son droit d’opinion jusqu’au prochain mandat. Dans l’incertitude d’un choix de candidat, on doit tout de même se déplacer et annuler son bulletin qui sera tout de même comptabilisé dans les statistiques.

— Luc Bureau, Saint-Charles-sur-Richelieu

Un devoir

Je vais aller voter pour deux raisons : c’est le devoir fondamental du citoyen, et tant que des êtres humains à travers le monde continueront à mourir pour obtenir le droit de vote, je trouve inconcevable de ne pas exercer ce droit que notre démocratie nous garantit.

— André Senécal, Gatineau

Du bon travail

J’ai déjà voté. J’ai voté pour le Bloc parce que le candidat qui se représente fait un bon travail dans notre circonscription depuis plusieurs années.

— Gisèle Thétrault

Les raisons sont nombreuses

Oui, j’irai voter cette année, pour la sauvegarde de ma langue, de ma culture, de mon droit à la laïcité, de mes choix en fin de vie et pour protéger nos acquis en matière d’avortement et de mariage pour tous. Et non, je ne vous dirai pas pour qui je vais voter ! 

— Daniel Vézeau

Peine perdue

Non, je n’irai pas voter. Il n’y a aucun mécanisme pour forcer un parti politique à réaliser ses promesses. Donc, tout ce beau monde peut promettre n’importe quoi. Le jour où une promesse deviendra un engagement, signature à l’appui et obligation de renoncer au pouvoir si celle ci n’est pas réalisée, j’irai voter.

— Stéphane Bernier

Pour celles qui se sont battues

J’irai voter par respect pour la démocratie. J’irai voter pour revendiquer ma position, c’est un privilège que j’ai reçu grâce aux femmes qui se sont battues bien avant moi pour obtenir ce droit et c’est un devoir envers mon pays. Je suis consciente que dans certains pays, les citoyens n’ont pas encore le droit de voter, alors il ne faut pas cracher sur ce pouvoir. Si le candidat que je souhaite ne gagne pas, tant pis ! J’aurai au moins la légitimé de chialer pendant quatre ans et je ne m’en priverai pas non plus !

— Martine Oger

Notre avis compte

Oui, j’irai voter. C’est le seul temps où notre avis peut faire la différence. C’est aussi en l’honneur de ces femmes qui se sont battues pour nous donner ce droit fondamental. Et si tout le monde votait, les résultats seraient peut-être différents.

— Sylvie Gagnon

En attendant le vote par l’internet

J’irai sûrement voter, démocratie oblige. On parle de changement dans la répartition des sièges ; qu’on commence par avoir un taux de vote avoisinant le 100 % en introduisant le vote par internet et on verra si notre système actuel est si déficient. 

— Matthieu Brunet, Mont-Saint-Hilaire

Accès complexe

Non, je n’irai pas voter : en fauteuil roulant, c’est trop compliqué.

— Sonia Tremblay

Pour un parti

Bien sûr que j’irai voter, je vais toujours voter. Cependant, je ne vote jamais contre un parti, je vote pour un parti. Les nonistes sont une perte de temps. 

— François Gagnon, Laval

Mascarade

Non. Je n’irai plus aux urnes. Cette campagne est une onéreuse distraction pour masquer d’abord le problème de l’heure : l’urgence climatique et le point de non-retour que nous avons maintenant atteint qu’aucun candidat n’ose envisager. Et ensuite, comme toujours, le soigneux entretien du mythe qu’un vote tous les quatre ans, suivi d’une soumission complète à des politiciens empêtrés dans leurs lobbies, puisse refléter en quoi que ce soit la volonté du peuple dont je fais silencieusement partie.

— Marie-Claude Delisle

Une première

Absolument, et comme plusieurs Québécois, je votais libéral, mais la campagne de Justin Trudeau m’a fait changer d’avis. Il renie notre droit de décider de ce que nous ne voulons pas. Pour la première fois de ma vie, je vote pour le Bloc québécois.

— Jacqueline De Buck

Ça va de soi

Bien sûr ! J’ai toujours voté dans toutes les élections, même celles des commissions scolaires. La démocratie est une valeur fondamentale pour toutes les sociétés. 

— France de Villers

Le père Noël n’existe pas

Non, je n’irai pas voter pour la première fois. Je ne crois plus au père Noël. Les politiciens ne pensent qu’à leurs intérêts et à ceux de leurs petits amis. 

— Marc Falardeau

Tant de questions

Pour préserver notre démocratie, oui, j’irai voter même si je n’ai jamais été aussi désemparée. Tous ont des positions dans leur programme auxquelles je n’adhère pas. Il faut aussi avoir la décence de regarder le profil du candidat de la circonscription. Que faire : voter pour un candidat sans envergure, sans aucune connaissance de ses dossiers pour porter son chef au pouvoir ? Beaucoup de questions encore à élucider avant lundi. Au secours.

— Claire Frenette, Lac-Brome

Voter ou se taire

Bien sûr, c’est mon devoir de citoyenne. Les gens qui ne votent pas devront se taire.

— Andrée Robitaille, Mont-Royal

Choisir librement

Je vote depuis presque 50 ans déjà. Je n’ai manqué aucune élection. Je suis un électron libre et mon vote a varié selon mes positions personnelles. J’ai même donné mon vote au Parti rhinocéros et au Parti communiste dans mes « jeunes années », plutôt que d’annuler mon vote ou ne pas me présenter au bureau de scrutin. Cette année, je vote Québec même si le représentant libéral devrait en théorie avoir mon vote. 

— Marc David, Montréal

Un droit acquis chèrement

Oui, certainement. Ce droit a été acquis souvent très difficilement au cours des siècles et encore plus difficilement pour les femmes. J’irai donc voter. 

— Myriam Damphousse, Chicoutimi

Avec mon cœur

Oui, absolument ! Je tiens mordicus à redevenir fidèle à mes principes. Cette fois-ci, je vais laisser mon cœur voter et non pas voter de façon stratégique comme aux élections de 2015.

— Lyne Bédard

La prudence me guide

Bien sûr. J’ai toujours voté sans jamais rater une seule élection. Je voterai conservateur, surtout pour affaiblir le gouvernement Trudeau. Mais Scheer n’est pas très inspirant. Mon vote en est un de prudence et non de conviction. La loi sur la laïcité me tient à cœur.

— Michelle Lord

Qui ne dit mot consent

Oui, j’irai voter parce que c’est mon droit et, je considère, mon devoir. Qui ne dit rien consent. Si je ne dis rien, je laisse les autres parler à ma place. Pour bien exercer mon droit de vote, je me renseigne et j’en parle avec d’autres. Parmi ces autres se trouvent souvent plusieurs personnes qui sont cyniques et qui n’y croient plus. Je crois encore que ça peut changer quelque chose.

— Yolande Cyrenne, Montréal

Pour ne pas laisser les autres décider

J’ai déjà voté par anticipation. Mon choix était fait. En tant que citoyenne, mon vote, c’est un moyen qui me permet de participer à la vie démocratique du Québec. Ne pas voter, c’est permettre aux autres de choisir pour moi, ce qui n’est pas concevable dans la société d’aujourd’hui.

— Marie-France Jungas

Fierté

J’ai voté par anticipation. J’ai exprimé mon droit de vote pour le Bloc québécois. Un parti qui ne respecte pas l’autonomie d’une province de légiférer sur sa capacité de décider ce qui est bon pour son peuple (laïcité, entre autres) et qui n’a pas de considération et de respect de la langue française ne mérite pas mon vote. Nous avons l’occasion durant cette campagne de le dire haut et fort tous ensemble. Soyons fiers ! 

— Jocelyne Roussy

Regain d’espoir

Pourquoi voter ? Pour qui voter ? Depuis mes 18 ans, j’en ai vécu, des élections : municipales, provinciales et fédérales. J’en ai vu passer, des hommes politiques. Malheureusement, très peu ont respecté les obligations qui viennent avec le pouvoir. La plupart ont fait passer leurs intérêts avant ceux de leurs concitoyens. J’ai compris rapidement que mon vote n’avait pas beaucoup d’importance. De toute évidence, peu importe le parti au pouvoir, les vrais dirigeants sont très influents, ont beaucoup de pouvoirs et de très gros comptes en banque. Malgré tout, c’est la première fois, cette année, que je vais aller voter depuis ces 30 dernières années. Pourquoi ? Le mouvement mondial pour sauver la planète, m’a redonné un certain espoir.

— Bernard Gauvin

Vivre sans démocratie

Je n’ai jamais raté une élection depuis que je suis arrivée au Canada, il y a 35 ans. Chaque fois que je dépose le bulletin dans la boîte, les souvenirs lointains de mon pays natal me reviennent : on n’avait pas le choix, on votait toujours pour le candidat choisi par le Parti communiste. Pas de campagne électorale, pas de débat, qu’est-ce que ça donnerait ? Les retardataires malheureux ont été ramenés par la police au bureau de vote. Je ne raterais pour rien ce privilège de choisir mon candidat. Vive la démocratie !

— Eva Stohl