Plus d’une centaine de lecteurs ont commenté la réplique de Marc Simard à la jeune militante pour le climat Greta Thunberg. Un aperçu du courrier reçu.

Courageuse et visionnaire

Ce discours manque de volonté créative de changement. Et traite la nouvelle génération de naïve alors qu’elle est courageuse et visionnaire d’une société à récréer ! — Constance Beaulieu

Vous avez tort

Je crois qu’elle a raison et que vous avez tort. Avoir raison, ce n’est pas toujours faire plaisir à son auditoire et lui dire ce qu’il voudrait entendre. Les Cassandre n’ont jamais été des personnages bien populaires. Il se peut que l’humanité retourne un jour à l’ère préindustrielle. Ça ne veut pas dire qu’elle l’aura voulu ou qu’elle en sera heureuse. Je ne pense pas que la vie soit apparue sur Terre pour satisfaire l’espèce humaine. — Françoise Chesnay

La parole aux experts

Les discours de la petite Greta sont bien mignons, mais point de vue crédibilité, c’est enfantin et représente une insulte à l’intelligence. Bien beaux, les enfants, mais laissons la parole aux experts et aux chercheurs afin de trouver de vraies solutions crédibles. Sinon, on perd carrément notre temps. — Pierre Beaudoin

Enfermé dans le passé

En désaccord complet avec vous : comme ingénieurs, nous aurions été prêts à relever les défis qu’imposent les changements climatiques. Malheureusement, ce sont les politiciens à la solde du seul modèle économique qu’ils connaissent, celui de la prédominance des énergies fossiles, qui dominent le paysage depuis trop longtemps. Votre billet manque de rigueur et s’enferme dans le passé. Vive la jeunesse. — Maurice Lamontagne, Ottawa

Enfant paravent

Peut-on vraiment s’étonner de voir une jeune fille rêver ainsi d’un avenir réconfortant pour la planète. Il y a sans doute des centaines de millions d’enfants dans le monde qui en font autant. Ce qu’il y a d’inquiétant par contre, c’est de savoir que des adultes usent de l’innocence et de la naïveté de Greta Thunberg pour avancer leur cause devant la planète entière. On ose espérer que personne ne pense que cette fille opère sans des moyens que seuls des adultes peuvent lui procurer. Qui sont ces inconscients qui n’ont pas le courage d’avancer eux-mêmes leurs convictions, et qui utilisent en paravent une enfant qui ne connaît pas grand-chose de l’humanité, de sa composition, de son histoire et de sa complexité. Oh ! Ça fait joli, une enfant qui sermonne les adultes. C’est même romanesque de croire qu’une jeune fille sauvera peut-être la planète. Mais lorsqu’on reprend ses sens, on s’aperçoit que le conte de fées de ces adultes qui prennent des enfants en otages n’a vraiment rien d’amusant. Qui sortira Greta Thunberg des griffes de ces hurluberlus et la fera retourner à la réalité ? — André Harvey

Une contribution à l’inertie

Établir un lien entre le plaidoyer de cette jeune fille courageuse et un retour au Moyen Âge me semble exagéré. À cette époque, on était à des années-lumière de la capacité technologique que nous possédons actuellement. Nous sommes en mesure de produire biens et services pour répondre aux besoins contemporains avec des empreintes écologiques limitées si nous nous engageons collectivement vers une économie verte. De tels propos de la part d’un historien me surprennent d’autant plus qu’ils contribuent à l’inertie qui paralyse le mouvement, essentiel pour le bien-être, voire la survie de l’humanité. Un moment crucial pour l’histoire de l’humanité. Bien entendu, si cette humanité désire se prolonger dans l’histoire… — Mario Chamberland, Granby

Politique de l’autruche

Il est surprenant qu’un historien fasse fi de l’impact certain des taux de CO2 atmosphériques les plus élevés depuis des millions d’années et de la sixième extinction des espèces pour affirmer qu’un changement de paradigme économique aura des conséquences plus graves. Pourquoi justifier ainsi l’inaction et attribuer le tout à un conflit intergénérationnel au lieu de fournir des solutions ? La politique de l’autruche ne résoudra rien. — Laurent Gemar

Une question

M. Simard, quand la ville que vous habitez sera engloutie sous 20 pi d’eau, comment seront les services hospitaliers, les écoles et les autres institutions modernes de nos sociétés ? — Yves Lachance

Triste discours

Je me demande qui manque d’humilité ici ! Triste d’entendre encore ce discours dépassé de gens qui ne peuvent penser la société autrement et croient tout savoir. Eh oui, il y a eu de grosses erreurs de planification, de vision, un appât du gain sans fin. Ça n’avance personne de s’y accrocher et de refuser de faire son mea-culpa. — Marie-Josée Mailloux

En résumé...

Si je vous comprends bien, M. Simard, il faudrait fermer les yeux et continuer d’appuyer sur l’accélérateur d’une voiture à essence et foncer droit dans un mur. On verra après ce qu’il reste de nous… — Nicole Vachon

Le capitalisme peut s’adapter

M. Simard fait tout un amalgame dans son article à la saveur encore plus apocalyptique que celle qu’il dénonce. Décidément, ce monsieur adepte inconditionnel du capitalisme stagnant semble incapable de voir les adaptations dont le capitalisme est capable. Non, moins de pétrole et plus d’autres formes d’énergie ne ramèneront pas l’humanité à l’ère préhistorique. — François Bergeron

Le refus du changement

J’ai relu deux fois votre texte, car j’avais peine à imaginer qu’un historien puisse à ce point dire des énormités pareilles. Votre lecture du passé me paraît juste et honnête. Ce qui me désole, c’est que, tout comme une grande majorité d’individus, vous refusez de concevoir un changement radical, certes, mais nécessaire pour corriger la situation et éviter le pire. Maintenir une économie ne sert à rien s’il n’y a plus d’endroit pour en profiter. Revoir les systèmes économiques ne veut pas dire détruire l’économie. — Denis Michaud, Candiac

Pas abominables

M. Simard, je suis pleinement d’accord avec vous pour dire que nous n’avons pas été d’abominables terriens et que nous ne voulons pas revenir à l’âge de pierre et réduire notre espérance et qualité de vie. Plusieurs d’entre nous font maintenant avec les nouvelles connaissances du mieux que nous pouvons pour protéger la planète. — Denise Poirier

Pour quelques années de plus...

On ne demande pas de retourner à l’ère préindustrielle, il faut ramener notre empreinte carbone à celle des années 80. Donc oui, une décroissance et possiblement une réduction de notre espérance de vie de quelques années. À bien y penser, c’est fou, l’argent qu’on investit pour vivre quelques années de plus ! Et la plupart du temps, sans qualité de vie. On réduit même le budget de l’éducation de nos enfants au profit de ces quelques années supplémentaires ! — Marc Jarry

Un reflet de la pensée générale

Il y a trop peu de cette vision. C’est un texte qui reflète la pensée générale et qui devrait être dans le paysage médiatique plus souvent. Oui, c’est très dur de se faire faire la morale par une enfant de cet âge-là. — Michel Desjardins