L'auteure réagit à l'article « L'État n'a pas à nourrir nos enfants » de Louise Leduc, publié hier.La Fondation du Dr Julien souhaite rectifier certains des propos du docteur Julien, tels que rapportés par La Presse. Sa position est plus nuancée que ne laisse l'entendre cet article.

Le Dr Julien martèle depuis plusieurs années déjà que « l'État n'est pas un bon parent ». Il exprime ainsi son désir que les communautés se responsabilisent par rapport à leurs enfants, qu'elles prennent en main leur bien-être. Dans le contexte actuel des coupes budgétaires, il invite la société à se questionner sur la façon dont elle prend soin de ses plus petits citoyens.

Les coupes en éducation, et surtout dans les services spécialisés, sans offrir d'autres alternatives, nuisent aux enfants en grande difficulté. S'il remet en question la pertinence que l'État prenne en charge la mesure alimentaire pour les enfants dans les écoles, le Dr Julien n'est certainement pas pour un arrêt de service brutal et sans autre option.

La communauté a son rôle à jouer et il faut lui donner les moyens de le faire, d'assurer une transition.

C'est pourquoi le Dr Julien a appuyé la démarche du comité d'établissement de l'école Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle tout récemment, dont les membres, des parents d'écoliers, ont écrit une lettre au gouvernement afin de dénoncer les coupes budgétaires qui retirent la mesure alimentaire à 140 enfants et qui suppriment le poste d'éducateur spécialisé.

La Fondation du Dr Julien est convaincue que pour venir en aide à un maximum d'enfants vulnérables, chacun a un rôle à jouer : les organismes communautaires, les établissements de santé, les écoles, les garderies, la protection de la jeunesse, etc. Or, si on coupe largement dans les services offerts, tout le monde est perdant. Cela ne signifie pas qu'il ne faille pas revoir la façon dont le système dispense ces services. De nombreux exemples de succès existent parmi les organismes communautaires, dont plusieurs sont des partenaires réguliers de nos centres de pédiatrie sociale en communauté.

À titre d'exemple, le Dr Julien appuie le réseau des garderies et des CPE, avec qui les centres de pédiatrie sociale collaborent régulièrement. À la base, un des objectifs principaux du réseau des CPE était de rendre accessible aux enfants les plus vulnérables un service éducatif qui leur assurerait un développement normal et une entrée à l'école réussie. Force est de constater aujourd'hui que le réseau n'a pas réussi à remplir ce mandat et que les familles les plus démunies et exclues de la société en bénéficient peu, elles qui pourtant en retireraient les plus grands bénéfices. S'il faut rendre une mesure universelle, assurons-nous d'abord que ceux dans le besoin y ont un accès privilégié !