Comme ça, le premier ministre veut donner une ride à son « ami » Pascal Bérubé. Il est allé le lui signifier chez lui, dans sa région du Bas-Saint-Laurent, en démarrant la campagne, ou presque. Ça pressait !

Bon, je présume que l’amitié est à ce prix.

Donner une ride, dans mon vocabulaire châtié et mes mœurs de gars de banlieue, ça veut dire le ramasser, lui en maudire une, à la limite.

C’est super gentil, ça ! On se souhaite tous un vieux pote comme M. Legault dans la vie.

Il faut rappeler que les deux étaient très proches, quand M. Legault était au PQ. Juste pour ça, ça mériterait une petite gêne, non ? Ce n’est pas Pascal Bérubé seul qui changera le résultat final de l’élection, il me semble ?

Je ne connais pas d’ennemis à Pascal Bérubé. Au contraire, je ne crois pas me tromper en supposant qu’il est généralement très apprécié du public.

Et à raison. Il s’agit d’une belle et bonne personne, mais surtout d’un politicien intelligent et pertinent, et il n’y en a pas tant, comme disent les ados.

Il est très très aimé dans son comté, une singularité qui doit bien vouloir dire quelque chose sur la sorte d’humain qu’il est.

Alors, pourquoi aller le narguer de cette façon chez lui ?

Pourquoi tenter d’éliminer celui qui pourrait devenir le dernier des Mohicans du PQ, mais surtout un député de terrain comme il en reste peu aujourd’hui ? Je ne me fais pas d’illusions sur ce que pourrait être le fair-play en politique, mais quand même.

Ça fait prédateur.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Pascal Bérubé, député péquiste de la circonscription de Matane-Matapédia

En tout cas, si j’étais électeur dans Matane, moi, Pascal Bérubé aurait mon vote. Plus que ça, je rapaillerais toute la parenté, et les cousins des cousins, les amis de la poly, les chums de brosses, pour qu’ils rameutent tout le monde et m’imitent.

Et les propos du premier ministre m’auraient pompé terriblement.

On lui montrerait à M. Legault de quel bois on se chauffe dans Matane-les-Crevettes. On lui montrerait que c’était une mauvaise idée de venir faire le matamore sur nos terres.

Une question de survie

Et s’il en reste qui ne sont pas encore convaincus que la CAQ et Québec solidaire veulent tuer le PQ, je n’ai plus d’arguments.

Lors du lancement de sa campagne, M. St-Pierre Plamondon n’a pas osé prétendre que la survie de son parti était en jeu dans cette élection. Stratégique probablement, mais je pense au contraire qu’il faut le dire.

Le Parti libéral survivra, très amoché probablement, mais vivant malgré tout. Québec solidaire également, on ne sait pas dans quel état, mais il résistera. Et les conservateurs du Québec ont de bonnes chances de commencer à exister.

Mais tout le monde reconnaît l’évidence : le PQ peut râler son dernier râle le 3 octobre prochain. Pas seulement possible, mais très probable si rien ne change.

Si le Québec doit s’assumer, PSPP (Paul St-Pierre Plamondon) doit aussi le faire. Pour vrai.

Donc, appeler un chat un chat, autrement il monologuera pendant cette campagne, comme l’a mentionné Chantal Hébert récemment à Radio-Canada, et il sera peut-être le seul à s’écouter.

C’est actuellement une question de vie ou de mort. Point barre.

Il ne faut pas se raconter des histoires, et croire qu’en étant gentils les souverainistes égarés rentreront au bercail.

PHOTO PAUL CHIASSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Vous êtes à la guerre, M. PSPP, et vous faites face à une défaite, terrible et historique, si vous ne changez pas de façon rapidement, comme on dit au Lac. Il est peut-être un peu tôt dans la campagne pour lâcher cette vérité. Je ne sais pas. Vous avez peut-être un plan, mais il tarde, monsieur.

Alors, je vais m’en permettre, moi. Je suis devenu un parfait gérant d’estrade, un ex-énervant, un grand talent, et je ne porte pas à conséquence vraiment.

Aussi, parce que je suis convaincu que tous les partis doivent demeurer en santé, et être dignement représentés à l’Assemblée nationale après cette élection. Cela inclut le PQ.

Il est peut-être temps que des souverainistes connus, et pas trop vieux si possible, lèvent la main et expliquent à la population que personne au Québec, à part la CAQ vous l’avez compris, n’a avantage à ce que cet outil de tension constitutionnelle disparaisse.

Et cela vaut également pour ceux qui ne sont pas nécessairement indépendantistes. Le reste du Canada pissera dans ses culottes de plaisir, je vous paraphrase ici monsieur, si nous lui faisons le bonheur de balancer le PQ par-dessus bord.

Ça ferait mauditement couillon de notre part. Ça voudrait dire qu’on n’a pas eu vraiment raison de réfléchir à ça, la souveraineté, dans le passé.

Et dites-vous bien qu’ils ne feront pas dans les nuances, c’est-à-dire qu’on est encore nationalistes, mais que pour l’instant on prend une pause, en attendant, et tralala…

On va juste faire rire de nous autres, comme des pas bons !

Point barre bis.

Entre nous

Monsieur Nadeau-Dubois, lors de votre lancement de campagne, les vieux péquistes et les vieux libéraux, devenus de vieilles chaussettes politiques, c’était vraiment nécessaire ?

Je comprends l’objectif, mais ce n’est pas très délicat pour un gars comme moi, qui écoute encore Pink Floyd, et qui pense qu’il est encore dedans.

Dur en maudit pour l’estime, y’a des gens fragiles, vous savez.

En tout cas, moi, je l’ai pris personnel. Le syndrome du vétéran dans mon cas. Et les tarifs ne sont pas à la baisse, vous saurez.

On slaque un peu la poulie mon Gabriel ?