Un été juste avant une campagne électorale sera, bien sûr, un été très politique. Mais ce ne sera pas seulement le cas sur la scène provinciale. Il y aura plein de dossiers qu’il faudra suivre, même à la plage ou au chalet.

Le couple Justin Trudeau et Jagmeet Singh

Ils ont signé un contrat de mariage politique pour permettre au gouvernement libéral de gouverner sans crainte d’être renversé pour la durée habituelle d’un mandat. Mais il est loin d’être certain que ce mariage va bien.

Le gouvernement Trudeau semble incapable de faire des choses qui devraient aller de soi, comme de fournir des passeports aux Canadiens qui en font la demande.

Le NPD se retrouve marié à un gouvernement de plus en plus impopulaire et qui cherche déjà son second souffle. Et il craint que les libéraux ne l’entraînent vers le bas.

Le NPD avait des demandes précises tirées de son programme. Un programme d’assurance médicaments et un programme de soins dentaires, qui s’appliqueraient dans un premier temps aux moins de 12 ans. Même si des fonds ont été alloués au budget pour les soins dentaires, les programmes sont encore loin d’être en voie de réalisation, ne serait-ce qu’en adoptant les projets de loi nécessaires.

Combien de temps Jagmeet Singh et son parti verront-ils encore leur intérêt dans cette entente ? Cet été pourrait être déterminant.

La situation économique

François Legault n’est, bien évidemment, pas responsable de l’inflation record qui sévit, pas plus que d’une éventuelle récession ou du prix de l’essence. Mais de tels évènements ont toujours un effet délétère sur la popularité des gouvernements sortants. Demandez-le à Joe Biden !

Que fera le gouvernement Legault ? Est-ce que la promesse d’un chèque de 500 $ en décembre si le gouvernement est réélu sera suffisante ? Ou sera-t-elle critiquée par de nombreux économistes qui croient que c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire en ces temps de forte inflation ?

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Pierre Poilievre

Pierre Poilievre

Le leader de la course à la direction du Parti conservateur du Canada a presque certainement vendu assez de cartes de membre pour gagner au premier tour au congrès de septembre.

Sauf qu’il a été, depuis le début de la course, son propre pire ennemi. De l’utilisation des cryptomonnaies au boycottage du Forum économique mondial et des conférences de Davos en passant par le refus de consignes sanitaires, voilà autant de sujets qui plaisent à une certaine clientèle au sein du PCC mais qui amènent des questions sur sa capacité de devenir le leader d’un pays du G7.

Maintenant que la période de recrutement des nouveaux membres est terminée, c’est le temps de convaincre tout ce beau monde. C’est maintenant que Pierre Poilievre pourrait regretter certaines de ses prises de position les plus flamboyantes.

SCOTUS

La Cour suprême des États-Unis doit encore rendre une décision importante au cours des prochains jours. Il s’agit de la cause West Virginia c. EPA qui touche la capacité de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA) à réguler les émissions de gaz à effet de serre.

La thèse des conservateurs est qu’il s’agit d’une délégation illégale du pouvoir de légiférer du Congrès aux fonctionnaires d’une agence gouvernementale.

Dans les faits, si la Cour donne raison à la Virginie-Occidentale, il deviendra pratiquement impossible pour les États-Unis de remplir leurs obligations des accords internationaux sur le réchauffement climatique. Pas une bonne nouvelle pour le pays voisin…

Éric Duhaime

La popularité du Parti conservateur du Québec a surtout été fondée sur l’impopularité des mesures sanitaires pendant la pandémie. Mais le parti et son chef doivent maintenant passer en deuxième vitesse et compter sur plus que la volonté de « faire entrer la colère » au Parlement. Les sondages sont intéressants actuellement, surtout dans la région de Québec. Mais cela ne garantit rien. Après tout, au fédéral, Maxime Bernier n’a jamais réussi à se faire élire dans la Beauce sous la bannière de son nouveau parti.

Paul St-Pierre Plamondon

Le chef du Parti québécois est incapable de faire sortir son parti de la cave des sondages, avec la possibilité réelle que sa députation se résume à un ou deux membres seulement au soir du 3 octobre.

En fait, la situation ressemble beaucoup à celle du Bloc québécois en 2015 quand le parti n’allait nulle part sous Mario Beaulieu, qui a lancé un SOS à Gilles Duceppe pour tenter de sauver les meubles.

Tout le monde nie qu’on pourrait lancer un appel au chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet. Mais les deux situations se ressemblent suffisamment pour qu’on ne puisse plus exclure un scénario à la Duceppe.


Boris Johnson

Rattrapé par ses frasques, le premier ministre britannique est maintenant confortablement installé en tête de liste des dirigeants qui pourraient ne pas passer l’été.