L’histoire bouleversante de trois femmes dans l’Amérique ségrégationniste de la première moitié du XXe siècle en Géorgie. Malgré les épreuves terribles et la violence du racisme et du patriarcat, elles vont rester fortes et unies, portées par leur désir de liberté et la flamme de l’espoir d’une vie meilleure.

Prix Pulitzer en 1983, le roman de l’écrivaine et militante féministe Alice Walker fait l’objet d’une nouvelle vie au grand écran. Près de 40 ans après que Steven Spielberg l’a adapté pour en faire l’un des plus grands succès au box-office en 1985.

The Color Purple (La couleur pourpre en version française), c’est l’histoire de la difficile émancipation de Celie, au début du XXsiècle, à travers l’extraordinaire résilience et la sororité de trois femmes noires. Cette nouvelle mouture réalisée par Blitz Bazawule (Black Is King, The Burial of Kojo) à l’affiche à Noël est une adaptation de la comédie musicale produite en 2005 à Broadway. Avec l’appui financier des Oprah Winfrey, Spielberg et Quincy Jones, entre autres producteurs.

Drame musical

Au début du film, voir des femmes noires abusées par leurs époux, victimes d’inceste à l’adolescence, avec en toile de fond le racisme, voir ces femmes chanter et danser dans des numéros musicaux étonne un peu… Or, dès que l’on comprend que c’est pour mieux accéder à l’imaginaire de ces personnages, comme pour mieux transcender leur quotidien misérable, on s’envole avec elles et la magie opère.

Plus que l’histoire de Celie, Sofia et Shug, les trois solidaires protagonistes, The Color Purple est la saga de toute une génération de Noirs luttant pour leur liberté, sur le chemin qui va les mener au combat pour les droits civiques dans les années 1950. À travers le destin de trois femmes, le roman de Walker (d’où son énorme succès) retrace l’éveil du peuple afro-américain. Et cette comédie musicale a le mérite de nous rappeler aussi leur riche héritage musical, artistique et culturel.

Le film est long, inégal, et verse un peu trop dans le sentimentalisme vers la fin. Il faut adhérer à la convention du drame musical. Mais si vous aimez les classiques du genre hollywoodiens, vous ne serez pas dépaysé.

Dans les rôles féminins principaux, Fantasia Barrino et Taraji P. Henson sont excellentes, avec une mention spéciale à Danielle Brooks, bouleversante Sofia ! Le trio livre de grands numéros musicaux, tout en jouant avec nuance et vérité. Excellent dans la peau de l’ami de Martin Luther King Jr dans le film Rustin (sur Netflix), Colman Domingo brille à nouveau ici dans un rôle aux antipodes : celui du mari abuseur et violent de Celie. Parions que le nom de Domingo risque d’apparaître à deux reprises parmi les prochaines citations aux Oscars.

The Color Purple (V.F. : La couleur pourpre)

Comédie musicale

The Color Purple (V.F. : La couleur pourpre)

Blitz Bazawul

Fantasia Barrino, Taraji P. Henson, Danielle Brooks, Colman Domingo

2 h 20
En salle le 25 décembre

7/10

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