Pendant la Seconde Guerre mondiale, une jeune gouvernante polonaise, au service d’un haut officier allemand, ose l’impensable : cacher une douzaine de Juifs sous son toit.

Ça a l’air trop gros (et beau !), pour être vrai. Et pourtant, l’histoire impossible d’Irena Gut Opdyke, jeune Polonaise incarnée par une bouleversante Sophie Nélisse, est bel et bien vraie. Sorte de Shcindler’s List au féminin (à plus petite échelle, certes !), Irena’s Vow (La promesse d’Irena en version française), coproduction canado-polonaise, raconte son exploit.

Le mot est faible. Pensez-y. Âgée d’à peine 19 ans, la jeune femme, enrôlée dans l’effort de guerre malgré elle, assiste un jour à un drame sans nom. Un officier allemand piétine sous ses yeux (et ceux de sa mère) un enfant. Profondément bouleversée, Irena s’engage ce jour-là formellement : si elle peut sauver ne serait-ce qu’une seule vie, elle le fera. C’est sa fameuse « promesse », d’une bonté indicible mais qui frise, dans le contexte, la folie. Voire l’inconscience.

Mais sinon quoi ? On abandonne, on capitule ? La question habite le spectateur tout le long de ce long métrage d’une grande humanité, réalisé avec beaucoup de pudeur par Louise Archambault (Il pleuvait des oiseaux, Le temps d’un été) et tourné en Pologne, ironie du sort, alors même que la guerre en Ukraine venait d’éclater. Le parti pris d’Irena, comprendra-t-on, est un parti pris pour l’espoir, la résistance, bref la vie.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Scène du film Irena’s Vow

Un mot, ici, sur la musique, déchirante de circonstance, par moments douce, ou carrément angoissante, signée Alexandra Stréliski, qui enrobe magnifiquement l’intrigue.

Si le stratagème pour sauver ce groupe de 12 Juifs semble par bouts tiré par les cheveux, on ne peut qu’adhérer à la proposition, sachant qu’elle s’inspire de faits vécus : bouche d’aération, tunnel, pièce secrète, tout cela a existé.

Irena les a cachés là où on les chercherait le moins : dans la cave de la villa de l’officier allemand (révulsant Dougray Scott) où elle travaillait. Eh oui, ceux-ci l’ont effectivement aidée dans les tâches (cuisine, ménage) de la maison !

Cela dit, est-ce parce que le jeu (et l’accent !) de Sophie Nélisse est si convaincant ? Toujours est-il qu’on croit un peu moins à celui de ses malheureux réfugiés, trop calmes et désinvoltes à l’écran. Sans parler des risques, souvent inconsidérés, qu’ils semblent prendre, comme s’ils ignoraient le danger qui plane sur leur tête.

Sinon, côté distribution, soulignons la présence d’Andrzej Seweryn (Schindler’s List), personnage secondaire quant à lui d’une grande présence, aux conseils de survie aussi sages que glaçants. « See nothing, hear nothing, speak nothing »... (Ne voyez rien, n’entendez rien, ne dites rien.) Des conseils quasi inhumains, qui permettront en fin de compte de réaliser le surhumain.

Un conseil : restez jusqu’au générique. Et on vous met au défi de ne pas sortir le sourire aux lèvres, le cœur rempli d’espoir. Par les temps qui courent, ça se prend plutôt bien.

Irena’s Vow est présenté en version originale anglaise, en version originale avec sous-titres français ainsi qu’en version doublée française.

En salle

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Irena's Vow (V. F. : La promesse d’Irena)

Drame de guerre

Irena's Vow (V. F. : La promesse d’Irena)

Louise Archambault

Avec Sophie Nélisse, Dougray Scott, Andrzej Seweryn, Maciek Nawrocki

2 h 01

7/10