Film inspiré de la véritable histoire de la famille Von Erich qui a connu du succès en lutte professionnelle pendant des décennies et essuyé de nombreuses tragédies.

La lutte professionnelle est à la fois une exagération et une dissimulation de la douleur. Les coups donnés ne font pas aussi mal que les combattants le prétendent et ceux-ci n’affichent pas la véritable souffrance qui les afflige.

Dans The Iron Claw, le réalisateur et scénariste canadien Sean Durkin montre que la douleur de ces athlètes est constante et dans le cas de la famille Von Erich, elle est omniprésente.

Fritz Von Erich (Holt McCallany) était un lutteur talentueux qui s’est fait voler – dit-il – la possibilité de gravir les plus hauts sommets du milieu. Ses quatre fils sont nés avec le fardeau de les atteindre pour lui. Kevin (Zach Effron), le plus vieux, possède la discipline et le physique pour réaliser les rêves de son paternel. Mais il lui manque l’instinct du tueur. David (Harris Dickinson) ne l’a pas davantage, mais son assurance et son charisme compensent. Kerry (Jeremy Allen White), qui se dirigeait vers une autre carrière, se retrouve dans le ring comme un poisson dans l’eau. Passionné de musique, le benjamin Mike (Stanley Simons) imite ses frères bien malgré lui.

Dans le Texas de la fin des années 1970 dépeint par Sean Durkin, la religion règne, la loi patriarcale est incontestable et les poings règlent les conflits, en plus de divertir les foules qui assistent aux galas de la Word Class Championship Wrestling. Exemplaire dans tous ces domaines, la famille Von Erich s’écroule sous la pression du père et la rivalité qu’il nourrit entre ses fils. La malédiction dont ils se disent victimes ne fait qu’exacerber leur tourment.

Par le simple récit de la triste histoire des Von Erich, The Iron Claw est captivant. On ne peut que compatir avec ces quatre frères et leur mère. La réalisation est judicieusement sobre et linéaire. L’intensité des scènes de combat est suffisante pour varier le rythme. Bien que le sujet s’y prête, la caméra est par moments excessivement dramatique. Le choix des chansons est souvent réussi, parfois trop évident. La musique originale, composée par Richard Reed Parry d’Arcade Fire, est quant à elle tout à fait juste.

L’interprétation est la grande force du film d’un peu plus de deux heures. Holt McCallany (Mindhunter) incarne avec justesse un homme toxique qui n’a pas conscience de la détresse de sa famille. La performance tout en retenue de Zac Efron (High School Musical) est tout aussi impressionnante que son physique exceptionnel. Également en très grande forme, Jeremy Allen White (The Bear) rend crédible l’impulsivité de Kerry, alias The Texas Tornado. Les deux autres frères sont plus effacés, mais non moins convaincants. La famille avait un cinquième fils, Chris, qui a toutefois été écarté du scénario.

Soulignons que dans cette œuvre débordante de testostérone, les rôles essentiels de Maura Tierney, la mère du clan, et de Lily James, la femme de Kevin, apportent réconfort et raison à un monde qui en est autrement dépourvu.

The Iron Claw (V.F. : La griffe de fer)

Drame biographique

The Iron Claw (V.F. : La griffe de fer)

Sean Durkin

Avec Zac Efron, Holt McCallany, Jeremy Allen White

2 h 10
En salle

8/10

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