En 1957, un an après la mort de leur fils, Enzo et Laura Ferrari sont en pleine tourmente. Leur couple est au bord de l’implosion et l’entreprise qu’ils ont cofondée est, elle, au bord de la faillite.

Le réalisateur de Heat, Michael Mann, sait « chauffer un kodak ». Et l’acteur Adam Driver avait un nom tout désigné pour incarner à l’écran Enzo Ferrari, fondateur de l’écurie automobile du même nom. Leur collaboration a permis de réaliser Ferrari, qui s’intéresse à une année charnière dans la vie de celui que l’on surnommait Il Commendatore.

En 1957, Ferrari mise sur une victoire dans la course mythique des Mille Miglia pour relancer sa marque déjà légendaire face à son grand rival Maserati. Une course particulièrement périlleuse, dans les bolides des années 1950, véritables tombeaux à ciel ouvert.

Le fils d’Enzo est mort depuis un an, son mariage se délite alors que sa femme Laura (Penélope Cruz), cofondatrice de l’entreprise Ferrari, découvre qu’il mène une double vie (et a un jeune fils illégitime).

S’appuyant sur le côté opératique et mélodramatique de cet épisode de la vie d’Enzo Ferrari, Michael Mann a mis en scène un récit tendu et enlevant, particulièrement dans les séquences filmées à partir des voitures de course recréées à l’identique, au ras de la piste. Adam Driver, grâce à son flegme habituel, arrive à faire oublier qu’il incarne un homme de 20 ans son aîné.

Tourné en anglais à Modène, la ville d’origine de Ferrari (et de Maserati), le film a la particularité de mettre en vedette des acteurs qui empruntent des accents « italiens », comme l’avait fait Adam Driver en incarnant le couturier Maurizio Gucci dans House of Gucci de Ridley Scott. Son accent est cette fois moins prononcé, mais toujours aussi improbable (et pas du tout semblable à celui de Penélope Cruz). Ce qui donne lieu à quelques scènes caricaturales à l’humour involontaire.

Cet écueil ainsi que des dialogues parfois plaqués et maladroits n’empêchent pas Michael Mann de proposer un récit diablement efficace sur la transmission (dans tous les sens du mot) et le deuil, où l’action déboule sur les chapeaux de roues. S’il n’a pas la grâce de ses meilleurs films (Thief, Heat, The Last of the Mohicans, The Insider), Ferrari porte la signature, toujours aussi suave et singulière, du cinéaste de 80 ans.

Ferrari

Drame biographique

Ferrari

Michael Mann

Adam Driver, Penélope Cruz, Patrick Dempsey, Shailene Woodley

2 h 10
En salle le 25 décembre

7,5/10

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