Un garçon dont la famille a été assassinée par les cruels dirigeants de sa ville est transformé en machine à tuer par un mystérieux chaman afin qu’il puisse venger les siens à l’âge adulte.

Le genre « film de vengeance » sera toujours populaire.

Sa branche « caricaturale et sanglante » a la cote depuis le diptyque Kill Bill, de Quentin Tarantino. Bien que beaucoup plus burlesque, Boy Kills World s’inscrit dans cette mouvance, en plus de se retrouver dans la catégorie très nichée de « protagoniste muet ».

En effet, à l’instar de Joel Kinnaman dans Silent Night, de John Woo, Bill Skarsgård ne prononce pas un mot dans le premier long métrage de l’Allemand Moritz Mohr. Les similitudes s’arrêtent là, car en plus d’être bavard, Boy Kills World ne revêt pas le même sérieux.

Dans une ville anonyme, la famille Van Der Koy maintient son régime totalitaire en place grâce au « carnage », évènement télévisé au cours duquel des ennemis du clan sont tués – pensez à The Hunger Games, mais avec des mascottes de céréales (commanditaires de l’évènement). La mère et la petite sœur de Boy (les jumeaux Nicholas et Cameron Crovetti, vus dans Big Little Lies, puis un Bill Skarsgård plus musclé que dans It) ont été assassinées, mais celui-ci a survécu. Il y a toutefois laissé la parole et l’ouïe. Réfugié dans la jungle sous la protection d’un chaman (Yayan Ruhian) maître des arts martiaux reclus, le garçon devient un homme dont le seul objectif est d’exterminer la matriarche Van Der Koy, Hilda (Famke Janssen, la Jean Grey de la première trilogie X-Men).

Narré par l’enthousiaste voix intérieure que Boy s’est développée (H. Jon Benjamin, Archer, Bob’s Burgers), le récit surprend par ses rebondissements. Le scénario de Tyler Burton Smith et d’Arend Remmers demeure tout de même mince. On apprend bien peu de choses sur cet endroit dominé par les membres plutôt ridicules d’une famille tyrannique, qui, en plus de tuer ses résidants, en réduit d’autres à l’esclavage. Le Cap, en Afrique du Sud, a servi de lieu de tournage et offre un paysage visuellement rafraîchissant pour les œuvres du genre.

En dépit de l’originalité de certaines séquences et de la qualité des chorégraphies, l’action devient redondante. La gravité des blessures infligées lors de l’affrontement final aurait dû mettre un terme au combat bien plus tôt. On pardonne en partie la longueur excessive des scènes de violence en raison de la brillante trame d’El Michels Affair, qui sera d’ailleurs au Festival de jazz de Montréal.

En salle

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Boy Kills World 
(V. F. : Boy vs le monde)

Action

Boy Kills World
(V. F. : Boy vs le monde)

Moritz Mohr

Avec Bill Skarsgård, Michelle Dockery, Famke Janssen

1 h 55

5,5/10