Six criminels découvrent que la fille d’un chef de la pègre qu’ils ont kidnappée et enfermée dans un manoir victorien est une vampire.

Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gyllett, tandem à qui l’on doit Scream (2022) et Scream VI (2023), sont de retour avec Abigail, croisement bien dégoulinant entre le film de gangster et le film de vampire imaginé par Stephen Shields et son complice Guy Busick. Ou, comme le suggèrent les réalisateurs, un Ready or Not (2019), leur premier long métrage, sur les stéroïdes doublé d’une très libre adaptation de Dracula’s Daughter (1936), de Lambert Hillyer.

Le maître de ce jeu de massacre s’appelle d’ailleurs Lambert (Giancarlo Esposito). Ce dernier vient d’engager six criminels afin de kidnapper Abigail (Alisha Weir), gracieuse ballerine de 12 ans et fille d’un dangereux chef de la pègre (Matthew Goode), et la tenir captive dans un manoir gothique pendant 24 heures pour obtenir une rançon de 50 millions de dollars.

Or, la petite danseuse, qui accuse un penchant pour Le lac des cygnes, de Tchaïkovski, associé aux films de vampire depuis Dracula (1931), de Tod Browning, est une créature féroce qui s’abreuve de sang et aime jouer avec sa nourriture. Avec ses crocs rappelant ceux de la ballerine de Cabin in the Woods (2011) et ses mouvements de danse empruntés à la poupée M3GAN et à Wednesday Adams, Abigail s’avère une vampire aussi adorable que la jeune Claudia d’Interview with the Vampire (1994), de Neil Jordan.

L’heure du goûter va bientôt sonner pour Joey (Melissa Barrera), Frank (Dan Stevens, le plus hilarant du lot), Sammy (Kathryn Newton), Rickles (William Catlett), Peter (Kevin Durand, qui joue avec l’accent québécois) et Dean (feu Angus Cloud, à qui est dédié le film) qu’Abigail va se plaire à persécuter et à manipuler. Au plus grand bonheur des spectateurs, qui se payeront plusieurs pintes de bon sang à défaut de se mettre sous la dent un drame d’horreur qui les clouera sur leur siège.

De fait, bien que l’hémoglobine coule à souhait dans cette variante sanglante d’Ils étaient dix, d’Agatha Christie, Abigail n’est en rien effrayant. Croulant sous les références aux classiques du genre, le film ne réinvente pas la roue. S’ils tirent plutôt bien profit du sombre manoir décati et signent quelques scènes de combat acrobatiques et musclées, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gyllett étirent inutilement la sauce d’un récit assez sommaire et prévisible. À défaut d’un bal de vampires mémorable, ils orchestrent un bal des ego où les plus rusés et les moins futés divertissent la galerie au gré d’alliances et de trahisons, comme les participants d’une célèbre téléréalité.

En salle

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Abigail (V.O.A. et V.F.)

Drame d’horreur

Abigail (V.O.A. et V.F.)

Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gyllett

Dan Stevens, Kathryn Newton, Alisha Weir

1 h 49

6/10