Les compressions annoncées par Bell Média le 8 février dernier ont semé la consternation et suscité la colère de Justin Trudeau. Mais comme la métropole a été épargnée, nous sommes vite passés à autre chose.

Les régions encore une fois touchées

Comme dirait Luc Plamondon dans la chanson Actualités, « quand ça se passe pas à Montréal, on dirait que ça fait moins mal ». J’aimerais souligner que des animateurs et des journalistes de Rimouski, de Sherbrooke, de la Mauricie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, dont certains sont des vétérans, ont perdu leur emploi. Encore une fois, l’information locale écope. Et cela fait augmenter le niveau d’inquiétude.

Arsenal Media prend de l’ampleur

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Sylvain Chamberland, propriétaire d’Arsenal Media

La chose a surtout intéressé l’industrie de la radio, mais la vente de stations régionales par Bell Média a fait de l’entreprise médiatique Arsenal Media un acteur très important dans le paysage radiophonique. Le réseau, qui comptait déjà 18 stations de radio, a acheté 2  stations à Drummondville et 2 autres à Rimouski. Il a aussi fait l’acquisition d’antennes à Amqui, à Saint-Hyacinthe et à Saint-Jean-sur-Richelieu. Le réseau compte maintenant 25 radios. Cette transaction doit maintenant obtenir l’autorisation du CRTC. Il sera intéressant de voir comment Arsenal Media compte organiser ce réseau en pleine expansion.

L’émotion qui traverse les ondes

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Josée Blanchette, en septembre 2020

Il y a eu plusieurs moments d’émotion qui se sont déroulés à la radio au cours des derniers jours. Nathalie Normandeau recevait Julie Bertrand mercredi dernier à son émission. Cette dernière est revenue sur l’entrevue qu’elle a accordée avec son conjoint Réjean Tremblay à Denis Lévesque et qui a mis le feu aux réseaux sociaux pendant plusieurs jours. C’est en larmes que Julie Bertrand a tenté de se défendre. Plus tôt dans la semaine, Josée Blanchette a craqué devant Pénélope McQuade en évoquant l’avenir sombre de notre planète. Au micro de Marie-Louise Arsenault, Vincent Marissal a comprimé son émotion en parlant de son départ de La Presse. Toujours sur ICI Première, Hugo Lavoie, responsable de la revue des médias à l’émission Tout un matin, a eu du mal à relater l’histoire de cette petite Palestinienne qui a été retrouvée morte parmi d’autres membres de sa famille. Micro ou pas, quand l’émotion doit s’exprimer, elle le fait.

Le concept d’ICI en France

Je suis tombé sur une entrevue qui annonce une petite révolution dans le PAF (paysage audiovisuel français). Les radios régionales France Bleu et la chaîne de télévision France 3 seront maintenant rassemblées sous une « marque unique » qui s’appellera « ICI ». Tiens, tiens, tiens… Ça vous dit quelque chose ? Est-ce que les dirigeants de France Télévision et du réseau France Bleu se seraient inspirés du virage emprunté il y a quelques années par les différentes composantes de Radio-Canada ? Il est aussi question de contenu numérique et de caméras dans les studios de radio. Ces changements pourront être vus et entendus dès septembre prochain.

Festival de la radio numérique

La 8édition du Festival de la radio numérique aura lieu du 24 au 27 avril prochains à Gatineau. La programmation sera bientôt dévoilée, mais je peux vous dire qu’il sera question de balados d’horreur et de true crime, deux genres extrêmement populaires auprès des auditeurs. On abordera également les enjeux de l’industrie des émissions balados, tant narratives que conversationnelles. On a appris il y a quelques jours que, selon des données compilées par l’Observatoire des technologies médias, l’écoute des balados demeure stable avec un taux de 26 % des Canadiens francophones (contre 39 % pour les anglophones). L’écoute des balados a connu une croissance phénoménale, particulièrement durant la pandémie.

Les balados en tournée

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Les Denis Drolet

Julien Morissette, directeur artistique de Transistor Média, à l’origine du Festival de la radio numérique, me disait que certains humoristes, influenceurs et autres vedettes des réseaux sociaux qui produisent des balados devant public ont tellement de succès qu’ils sont de plus en plus nombreux à se produire en tournée dans des salles de grande capacité (700-900 places). « Ces animateurs et leur public découvrent une formule de happening où le cadre est beaucoup plus libre, plus ouvert », m’a-t-il expliqué. L’un des très bons exemples de ce succès est le tandem des Denis Drolet qui enregistre son émission balado Rince-Crème dans le cadre d’une importante tournée qui s’arrête dans plusieurs villes du Québec et qui marquera l’ouverture du Festival de la radio numérique le 24 avril à la salle Odyssée de Gatineau.

Moment gênant

Le 13 février dernier, on a souligné la Journée mondiale de la radio. Des artisans ont trouvé divers moyens pour souligner ça. Je suis tombé sur un segment d’une radio du Saguenay appartenant au groupe Cogeco. On a demandé à plusieurs collaborateurs de faire part d’un bon moment vécu en ondes et d’un autre moins bon. Un animateur a raconté la fois où il a présenté une émission en direct dans un centre commercial en compagnie d’une collègue. Alors que celle-ci était en ondes, un homme s’est placé devant elle et lui a dit : « C’est toi qui couches avec ma femme ? » J’ajoute à cela un détail : l’homme était accompagné de ses deux enfants. Difficile après cela d’enchaîner avec un bulletin de météo ou de circulation !