Des élèves assis pendant des heures à écouter parler un enseignant : ce scénario n’existe plus au Centre de formation professionnelle Val-d’Or. Oui, l’apprentissage théorique est encore présent, mais il est ponctué de séances de réalité virtuelle, de simulation et de numérisation. Survol.

Du pic au simulateur

Offrant quatre diplômes d’études professionnels dans le secteur des mines, le Centre de formation professionnelle (CFP) Val-d’Or met la technologie au premier plan. « Le travail dans les mines, ce n’est plus le pic et la pelle. Les opérations sont de plus en plus mécanisées. Notre objectif est de former la relève avec des outils qui représentent la réalité terrain. L’enjeu, c’est qu’on ne peut pas toujours être physiquement dans une mine, d’où l’utilisation de simulateurs », explique Jean-François Pressé, directeur général du centre de services scolaire de l’Or-et-des-Bois.

Une équipe spécialisée

Dans le but d’être autonome, l’établissement s’est doté il y a quatre ans d’une équipe de développement technologique qui compte aujourd’hui une dizaine d’employés. Cette combinaison de matériel technologique et d’équipe spécialisée est d’ailleurs rare pour un établissement d’enseignement et pose un défi d’ordre financier. « On a la chance d’être appuyés par le Ministère, le milieu et les entreprises minières. Il faut quand même trouver des subventions et celles-ci sont souvent liées à un projet particulier », explique le directeur général. Actuellement, l’équipe s’affaire à développer un jeu vidéo éducatif sur les opérations minières souterraines qui permettra de simuler le cycle minier souterrain.

IMAGE FOURNIE PAR LE CFP VAL-D’OR

Simulation d’exploitation minière

Simulateurs

Les élèves du centre ont d’ailleurs accès à une panoplie d’autres outils technologiques qui leur permettent d’explorer divers aspects de l’exploitation minière comme la production, la communication et des notions de santé et de sécurité. D’autres simulateurs permettent aux élèves d’apprendre la conduite de différents véhicules. L’environnement est virtuel, mais la console est la même que sur l’équipement réel.

Auparavant, les élèves commençaient leurs apprentissages sur les équipements réels sous terre lorsqu’ils étaient disponibles. Maintenant, ils peuvent mieux comprendre la conduite et développer de meilleures pratiques sécuritaires.

Mathieu Ouellet, coordonnateur
du CFP Val-d’Or

Réalité virtuelle

L’utilisation de la réalité virtuelle fait aussi partie des outils pédagogiques. « Grâce à un casque de réalité virtuelle, l’apprenant effectue une inspection prédémarrage sur un des quatre véhicules disponibles dans le système. De notre côté, on peut même créer des bris aléatoires, ce qui améliore la formation. Avec une autre application, les élèves peuvent peindre ou souder des pièces virtuelles, mais avec l’outil réel en main », explique Mathieu Ouellet.

Numérisation

Quant à la numérisation, un peu à l’image de Google Street View, l’établissement a pris en photo point par point l’environnement réel de mines souterraines en activité au Québec. Ces informations permettent de modéliser une installation et donnent des images concrètes des places de travail ou des ateliers lors des cours théoriques. « Ils peuvent s’y référer pour obtenir de l’information par des textes ou par des vidéos. Ainsi, les étudiants ont une idée de quoi aura l’air leur futur environnement de travail », commente le coordonnateur.

Veille technologique

Toujours à l’affût de l’innovation, Mathieu Ouellet assure que l’établissement effectue une veille, il s’informe aussi auprès du comité sectoriel de la main-d’œuvre et de l’Institut national des mines. Les tendances à venir ? L’arrivée de l’intelligence artificielle, les jumeaux numériques et l’utilisation des données numériques. « Dans l’industrie, le jour n’est pas loin où les données permettront de prédire les bris futurs sur la machinerie. Nous regardons ce qui s’en vient avec grande attention », dit Mathieu Ouellet.