Par définition, les baby-boomers sont des personnes nées entre 1946 et 1964. Les plus âgés ont donc 63 ans en 2009 et les plus jeunes 45 ans. Il est évident que les baby-boomers sont nombreux et que dans une société qui «souffre de jeunisme» (lettre de la semaine, signée par Benoît Voyer, dans La Presse du 1er juin), ils deviennent dérangeants, autant par les idées et les intentions qu'on leur prête que par leur poids démographique. À ce sujet et à leur décharge, on se doit de dire que si l'on peut, à la limite, choisir le jour de sa mort, on ne peut en aucun cas choisir le jour (et l'année) de sa naissance!

Dans sa lettre (publiée mardi), la Dre Julie Gill écrit que «il faut faire des choix de société et mettre des limites quant aux soins de santé que nous offrirons aux personnes âgées dans les prochains 20 ans». Nous sommes d'accord avec le fait que notre société est maintenant placée face à des choix difficiles à faire en matière de soins de santé. Nous ne croyons pas cependant que ces choix doivent concerner uniquement les «personnes âgées».

 

Mme Gill affirme, d'autre part: «Il ne faut pas tout mettre dans les soins de santé (...) car les gens malades ne sont plus sur le marché du travail. Ils sont retraités.» Faut-il comprendre de cette argumentation que tous les malades sont obligatoirement retraités, ou bien que, si une personne n'est pas sur le marché du travail, elle n'a pas droit à des soins de santé de qualité?

Nous sommes abasourdis par une telle logique, surtout exprimée par une personne ayant fait le serment de faire tout son possible pour protéger la vie et la santé de ses concitoyens. Se peut-il que les principes de comptabilité soient aussi contagieux que le virus de la grippe?

Non, tous les baby-boomers n'ont pas peur de mourir; non ils n'ont pas en majorité rejeté la spiritualité (qu'elle s'exprime à l'église ou ailleurs), et oui, leur joie et leur amour de la vie s'expriment le plus souvent par l'affection, l'attention, les soins et l'aide qu'ils donnent à leurs vieux parents, ainsi qu'à leurs enfants et petits-enfants.

Les auteurs résident à Montréal.