Quoi? Entre 15% et 30% des résultats des tests de marqueurs du cancer du sein, permettant de déterminer si le cancer est hormonodépendant, seraient erronés?

Et pourtant, ce sont ces tests qui ont permis à mon médecin, il y a huit ans, à la suite d'une récidive, de me suggérer l'ablation du sein et de me prescrire pendant cinq ans du Tamoxifen, puis du Fémara.

 

Aujourd'hui, je m'interroge: ai-je été moi-même victime d'une erreur? Aurais-je pu garder ce sein qui me manque? Et s'il y avait eu une erreur dans le sens inverse, j'aurais alors conservé ce sein... jusqu'à en mourir? Faut-il que je crie: «Eurêka! J'ai perdu un sein!» ? Qui sait?

Le doute engendré par toutes ces errances est ce qu'il y a de plus pernicieux. Combien de fois, lorsqu'un nouveau malaise se pointe, devons-nous ériger une forteresse face à la fragilité pour retrouver le calme et la sérénité? Nos meilleures armes sont alors la confiance dans les soins qui ont été rendus et la conviction d'avoir tout mis en place et d'avoir tout fait pour vivre le plus longtemps possible.

Ce qui est troublant, ce sont les répercussions de ces erreurs sur la vie des victimes, celles qui se sont installées dans une fausse sécurité ou qui ont subi des traitements inutiles et pour certaines, il y aura eu l'issue fatale.

Curieusement, c'est le doute du Dr Louis Gaboury et l'étude de contrôle qui s'en est suivie qui concourront à améliorer la précision des résultats et permettront ainsi aux femmes d'être véritablement en sécurité et de détenir les informations pour pouvoir se battre.

Je m'inquiète de la souffrance des femmes atteintes par le cancer du sein, mais je me réjouis des progrès de la médecine et de la longévité de la vie des femmes. Là-dessus, je n'ai aucun doute.

carmen bourassa

L'auteure est productrice d'émissions pour enfants. Elle réside à Montréal.