J'aimerais vous faire part de mes commentaires au sujet de conversations que j'ai entendues à la radio sur Guy Lafleur et son fils Mark, à la suite du verdict de culpabilité prononcé contre M. Lafleur.

J'ai un fils de 23 ans qui souffre du syndrome de la Tourette. Donc, vous imaginez que je sympathise beaucoup, beaucoup avec Guy Lafleur et sa femme. Des nuits blanches et des soucis, nous en avons eu notre part nous aussi.

 

Je suis, comme vous, outrée du jugement de culpabilité à l'endroit de M. Lafleur.

Par contre, ce que je n'aime pas entendre, ce sont les comparaisons entre le syndrome et Francis Proulx. Oui, apparemment, M. Proulx souffre du syndrome, mais à ce que je sache, ce n'est pas à cause de ça qu'il a tué.

Les gens retiennent souvent cette impression et, comme parent membre de l'Association québécoise du syndrome de la Tourette, on me disait dernièrement que l'organisme doit souvent répondre à des questions pour tenter de démystifier tous ces dires.

Mon fils me disait: «Ça n'aidera pas l'image qu'ont les gens de nous lorsqu'un cas grave est médiatisé.»

On n'a pas raison de tout mettre sur le dos du syndrome de la Tourette. À ma connaissance, dans le cas de Mark Lafleur, la drogue a été un gros facteur, et dans celui de Francis Proulx, il éprouve d'autres problèmes mentaux.

On oublie les autres qui ont cette maladie, qui essaient de fonctionner dans la société et qui travaillent fort sur eux pour y arriver. Le quotidien n'est pas plus facile pour autant, croyez-moi!

Chacun doit vivre son quotidien avec le syndrome et tous les problèmes que ça comporte. D'entendre juste ces commentaires très négatifs, vous comprendrez que ça vient me chercher comme parent, parce que tous les cas ne sont pas si graves, même si personne n'aura de vie facile en ayant ce syndrome.

C'est l'image que ça donne pour tous les autres cas moins graves de violence: il y a plusieurs facteurs qui font que ces personnes ont fait ces gestes, pas juste le syndrome de la Tourette. Mais ça, on oublie de le mentionner dans les commentaires qu'on entend à la radio.

Tenter de démystifier le syndrome est majeur. Il faudrait juste fouiller un peu plus loin avant d'émettre des opinions ou des commentaires. C'est trop facile sinon.

Ginette Latreille

L'auteure réside à Montréal.