Dans La Presse du dimanche 22 mars, une belle photo couleur fait le tiers de la page A7: une impressionnante intervention de «sauvetage» réalisée par des patrouilleurs, au mont Tremblant. La photo nous montre trois secouristes, en parfaite maîtrise de la situation, deux d'entre eux préparent la civière, l'autre immobilise la tête du skieur qui, visiblement, a fait une chute grave. On a même pris le soin d'enfiler un masque à oxygène au blessé. En plein centre d'une piste enneigée, en cas d'accident, ces filles-là et ces gars-là sont parés à toute éventualité.

J'ai toujours ressenti un grand sentiment d'admiration envers ces sauveteurs qui méritent notre respect. Monter dans les chaises, assis aux côtés de l'un deux, c'est toujours quelque chose. C'est un peu comme être invité à monter à bord d'une voiture de police, on se sent en sécurité, on est fier, en tout cas pour moi, c'est comme ça.

 

Les patrouilleurs sont également nos modèles sur les pentes, leur ligne de conduite dicte la nôtre. On ne verra jamais deux patrouilleurs descendre une piste en faisant la course l'un contre l'autre.

En revenant à la photo, deux choses me frappent: la première, le skieur ne porte pas de casque, seule une tuque en guise de couvre-chef, ce n'est donc pas étonnant qu'il soit sonné. La deuxième, plus ahurissante: un des trois patrouilleurs n'a pas de casque!?

On a beaucoup parlé de l'accident de ski de l'actrice Nastasha Richardson, qui a secoué le monde entier. On insiste sur le fait qu'elle ne portait pas de casque. Il est clair que ce grand malheur braque les projecteurs sur l'urgence de rendre le port du casque obligatoire. Médecins et patrouilleurs s'entendent pour dire que le port du casque aurait possiblement évité la mort de Mme Richardson... et éviterait des blessures graves à des centaines de skieurs au Québec.

Il est tout de même surprenant de constater le message contradictoire que nous livre ce patrouilleur sur la photo: «Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.»

Vous seriez surpris de dénombrer les patrouilleurs et les moniteurs de ski qui, tout en étant ceux qui prêchent en faveur du port du casque, se pavanent tuque et bandeau sur la tête, souvent même tête nue, sur les pistes. Il me semble primordial que ces modèles soient tenus par les centres de ski, sans exception aucune, de faire partie de la solution en portant le casque.

L'auteur habite à Saint-Lambert. Ancien moniteur de ski, il est père de trois enfants.