La fin de semaine dernière, Mario Dumont a tenté de faire monter la température de la campagne électorale actuelle. L'idée n'était pas mauvaise, mais le moyen utilisé, lui, m'a fait l'effet d'une douche froide.

On peut être contre le nouveau cours d'Éthique et culture religieuse qui remplace désormais l'ancien programme d'enseignement religieux dans nos écoles. On peut vouloir défendre nos valeurs, héritées de la lutte héroïque de nos ancêtres pour que survive notre identité. On peut même s'entourer de bérets blancs, verts ou violets pour le dire.

 

Mais lorsqu'il affirme que «le multiculturalisme n'a pas sa place à l'école», je trouve que notre cher Mario national s'enfonce le béret trop loin. En effet, comment expliquer un tel acharnement à voir l'avenir du Québec avec une lorgnette réductrice, alors que nos voisins du sud - que nous méprisions tant il y a à peine quelques semaines - nous ont ouvert les portes d'un immense idéal d'avenir en élisant à leur présidence Barack Obama?

«Le multiculturalisme n'a pas sa place à l'école...» De là à dire que la culture elle-même n'y est pas la bienvenue, il y a un pas que certains se feront un plaisir de franchir à pieds joints. Au nom de la tradition? Du libre choix de religion? Eh bien, justement...

Allez remplir les églises vides; transmettez à vos enfants cette foi à laquelle vos tenez tant; donnez-leur, si vous en êtes capables, cet élan vers des vocations afin d'épauler nos pauvres curés. Après, on s'en reparlera.

En attendant, l'école a beaucoup trop à faire à part servir de prétexte à la campagne électorale. Car cela, c'est de la mauvaise foi.

L'auteur est un Montréalais.