L'Organisation mondiale de la santé (OMS) nous apprend que les cabines de bronzage et l'exposition aux rayons ultraviolets (UV) sont des causes certaines de cancer au même titre que le tabac, l'hépatite-B ou encore le ramonage des cheminées.

Selon les experts, leur risque mortel est aussi élevé que celui de l'arsenic et du gaz moutarde. Ainsi, le risque de cancer de la peau augmente de 75 % chez les gens qui ont eu recours aux cabines de bronzage avant l'âge de 30 ans. Enfin, les résultats démontrent une augmentation significative du risque de mélanomes (le cancer de la peau le plus malin) lors de l'utilisation des lits de bronzage et leur intensité peut être supérieure à l'exposition au soleil de midi.

Même si des représentants des salons de bronzage rejettent les conclusions de l'étude de l'OMS, « il faut rappeler aux gens le risque des cabines de bronzage », rapporte Vincent Cagliano, l'un des chercheurs.

En 2004, le gouvernement fédéral avait modifié son règlement sur les dispositifs émettant des radiations. Il exigeait que les lits de bronzage portent un autocollant arborant la mention « Danger - Rayons ultraviolets ». C'est bien peu devant l'ampleur du problème.

À l'instar de l'Association canadienne de dermatologie, le Collège des médecins du Québec demande au gouvernement fédéral de restreindre l'accès aux lits de bronzage. Tout d'abord, l'utilisation des cabines de bronzage devrait être interdite aux moins de 18 ans. De plus, les utilisateurs devraient obligatoirement utiliser le même salon de bronzage et se restreindre à un nombre limité de séances de bronzage par année avec une durée maximale d'exposition.

Le personnel de tous les salons de bronzage devrait obligatoirement être soumis à une certification découlant d'un enseignement sérieux sur, entre autres, le dépistage du cancer de la peau, les coups de soleil, le vieillissement prématuré de la peau.

Les cancers de la peau sont plus faciles à guérir quand on les soigne à temps. Les amateurs de soleil autant que le personnel des salons de bronzage doivent prendre la peine de surveiller le développement de certaines lésions : celles qui grossissent de manière non uniforme, qui présentent un contour irrégulier, qui changent de couleur ou dont le diamètre dépasse 6 mm doivent être examinées par un médecin.

Il faut s'inquiéter de l'augmentation du nombre de cancers de la peau. En Grande-Bretagne, ce type de cancer est le plus répandu chez les femmes âgées de 20 à 30 ans. Il est grand temps que les gouvernements adoptent des politiques beaucoup plus sévères à l'égard des salons de bronzage. La société n'a pas les moyens de payer les soins requis pour la coquetterie des gens qui font grassement vivre les salons de bronzage.

L'auteur est président-directeur général du Collège des médecins du Québec.