Les changements climatiques constituent une terrible menace pour les enfants. Déjà, la pneumonie et la diarrhée, deux conditions liées à la pollution de l'air et aux changements climatiques, causent la mort de 1,4 million d'enfants par année. C'est plus que les décès causés par le paludisme, la tuberculose, la rougeole et le sida combinés. Pour cette raison, la question des changements climatiques est l'une des priorités de l'UNICEF.

J'ai donc suivi avec intérêt la COP22, alors que les États signataires de l'accord de Paris sur le climat se sont donné des moyens pour atteindre et mesurer leurs objectifs. D'ailleurs, à la même époque l'an dernier, j'étais présent à la conférence de Paris : l'énergie et l'optimisme y étaient palpables.

Un an plus tard, on constate que la volonté des dirigeants mondiaux reste ferme. Maintenant, cette volonté doit se traduire en actes concrets, et ce, rapidement, pour protéger les plus vulnérables, particulièrement les enfants.

À l'heure actuelle, les changements climatiques entraînent des sécheresses, des inondations et d'autres conditions climatiques extrêmes qui perturbent les rendements agricoles et augmentent les cas de malnutrition chez les enfants. Ils poussent aussi des familles à migrer et, trop souvent, exposent les jeunes aux risques de violence, d'exploitation et de mauvais traitement.

En raison de la baisse des précipitations, les enfants ont moins accès à de l'eau potable et ils courent plus de risque de contracter des maladies diarrhéiques.

La diarrhée peut être facilement soignée, mais dans les régions du monde où les services de santé sont déficients, des enfants en meurent. Chaque jour, plus de 800 enfants succombent de la diarrhée. C'est inacceptable.

UNE PRIORITÉ DU CANADA

En ratifiant l'accord de Paris sur le climat, qui est entré en vigueur le 4 novembre dernier, le gouvernement canadien a prouvé qu'il accorde la priorité à la lutte contre les changements climatiques. Je suis aussi encouragé par son engagement de 2,65 milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques. Notre gouvernement doit absolument maintenir cette influence dans les années à venir, car elles seront cruciales. Il doit aussi s'assurer que ses contributions viennent en aide aux communautés les plus vulnérables et doit veiller à ce que les filles et les garçons soient toujours au coeur des investissements.

Je partage l'avis de la ministre de l'Environnement et du Changement climatique lorsqu'elle affirme que la transition vers une économie à faible émission de carbone est bien entamée. Cependant, les objectifs ambitieux de l'accord de Paris nécessitent encore des ressources considérables.

En ce sens, le Canada, en tant que chef de file dans la recherche et le développement de technologies propres et d'énergies renouvelables, est bien positionné pour se faire le pionnier d'un financement novateur qui mise sur le secteur privé et les domaines qui permettent d'attirer des investissements dans l'énergie durable. Les énergies renouvelables et durables peuvent vraiment améliorer la qualité de vie des enfants en leur procurant, par exemple, un éclairage sans danger pour faire leurs devoirs, ou encore, en alimentant les cuisinières dans les maisons sans causer de maladies respiratoires mortelles.

D'ailleurs, puisqu'ils sont les premiers concernés, les jeunes doivent faire partie de la réponse et participer aux décisions. La prise de parole de la présidente du Conseil national des jeunes Inuits, Maatalii Okalik, pour représenter le Canada à la COP22 est un signe encourageant.

J'ai la conviction que nous nous trouvons aujourd'hui devant une occasion formidable de créer un avenir plus durable, sûr et propre. À nous de la saisir.