Je ne peux dire le nombre de fois où la vie m'a amenée à vivre des moments insolites et parfois à la limite de l'inexplicable, mais jamais, au grand jamais, je ne pensais vivre ce que j'ai vécu il y a quelques jours.

Mon amoureux est doté d'une patience infinie (envers moi du moins !) et il m'accompagne depuis toujours dans mes folies, ma démesure et mes rêves les plus fous. Au cours de cette dernière année éprouvante à plusieurs niveaux, il a toujours su me rassurer et me montrer la lumière quand je broyais du noir. C'était donc la moindre des choses d'accepter de l'accompagner dans une fin de semaine en amoureux, pour lui permettre de vivre une de ses passions. Une passion, et j'y viens, qui n'était clairement pas la mienne.

L'aventure a commencé au petit matin, alors qu'on a rejoint un groupe de joyeux lurons qui, admettons-le tout de suite, se préparaient à une fête qui allait durer 48 heures. Moi, normalement, à 3 h du matin, je dors, mais là, nous embarquions dans un autobus en direction de la Ville Reine. Sept heures de « pur bonheur » sur la 401 ! Mais l'essentiel de l'aventure n'est pas dans le trajet long et ennuyant, mais bien dans le but de notre voyage. Le but ultime : la game ! Ou plutôt LES games, car il y en aurait deux en deux jours. Misère...

Aussitôt arrivés, nous avons été entraînés par le vent festif qui régnait, comme un air de fête digne des plus beaux partys de famille d'été.

Toutes les générations y étaient. Ça riait, ça jasait, ça sentait bon ! Ici, un gars avec le visage maquillé en bleu et blanc. Là, un autre avec la bedaine aux mêmes couleurs. Des chapeaux étranges et des casquettes « standard ». Des pancartes. Des grosses mains en mousse. Le gros kit ! J'ai compris que ça prenait de l'équipement pour aller à une game et j'avais les mains vides... Re-misère : j'étais de moins en moins convaincue d'être à la bonne place !

Puis, on est entrés dans le stade. Les bruits se sont intensifiés. L'effervescence se sentait de plus en plus, à chaque pas, jusqu'au moment magique où on est entrés réellement dans l'arène et que toute l'énergie de ces fans, de cette histoire, de cette tradition nous a traversé le corps en entier.

N'oublions pas qu'au même moment, j'aurais été embêtée de citer sans me tromper le nom du sport qu'on allait voir. Baseball, football, cricket ? Je suis assurément à l'extérieur de l'écart-type des clients potentiels ! Bien loin à l'extérieur. Et pourtant...

Je me suis rendu compte avec un plaisir plein de surprise que j'étais complètement tombée sous le charme du baseball. Bonsoir, elle est partie !

Quelle expérience magique, surtout quand le toit du stade s'est ouvert !

Quel plaisir en famille, en couple ou entre amis ! On a ri, on a jasé avec plusieurs fans qu'on a croisés malgré mon anglais approximatif, on s'est levés, on a applaudi et on a crié ; bref, on a tout fait pour encourager notre équipe.

Le seul problème, c'est que notre équipe devrait être à Montréal, pas à Toronto. Elle devrait être en plein coeur du centre-ville dans le soleil de l'après-midi. C'est Youppi ! qui devrait en être la mascotte. C'est Rodger Brulotte qui devrait décrire les matchs. C'est le maire Coderre qui devrait faire le lancer protocolaire (ai-je besoin de vous dire que j'ai appris l'existence de cette tradition juste récemment ?). Et je me propose d'emblée pour devenir la présidente du fan-club !

Parce que si un seul week-end a pu transformer une profane comme moi en fan finie, j'ose à peine imaginer l'effet qu'une équipe professionnelle aurait sur l'ensemble de la population qui se souvient de SON équipe.

Parce que notre équipe, c'est les Expos.

Je souhaite de tout coeur qu'un jour prochain, je pourrai aller encourager mon équipe, avec toute ma famille, vêtus du bleu-blanc-rouge des Expos, hot-dogs à la main et arborant un peu de maquillage de circonstance aux couleurs de nos Amours !

En attendant de voir son nom sur le chandail officiel de notre équipe, j'en ai acheté trois avec le nom de Russell Martin. En attendant...