À titre du ministre des Finances qui a eu l'honneur de parrainer la loi créant le Fonds des générations, il y a 10 ans aujourd'hui, je suis heureux que La Presse ait souligné l'événement en publiant hier deux excellents articles, l'un par Mia Homsy dans la section Débats et l'autre par Francis Vailles dans la section Affaires.

Je suis évidemment très heureux de constater qu'après 10 ans, plus de 10 milliards de dollars ont été accumulés et que cette somme devrait doubler d'ici cinq ans par l'effet cumulé des versements de taxes dédiées par le gouvernement et du rendement (8,5 % en 2015) des placements à la Caisse de dépôt.

Cette stratégie d'épargne obligatoire, comme l'appelle Mme Homsy, fonctionne si bien que les agences de crédit ont relevé la cote de crédit du Québec en soulignant sa bonne gestion budgétaire et l'existence du Fonds des générations. Résultat : l'écart historique des taux d'intérêt entre les obligations du Québec et celles de l'Ontario a pratiquement disparu.

Cette « manne » suscite cependant bien des convoitises de la part de l'opposition à l'Assemblée nationale, de certains syndicats et groupes de pression.

« Il faut utiliser ce Fonds pour financer plus de services publics », entendons-nous dire ces opposants au Fonds. La réponse du gouvernement doit être : non, non et non.

Pourquoi ? Parce que ce détournement du Fonds des générations entraînerait une révision certaine à la baisse de la cote de crédit du Québec, augmentant le coût de nos emprunts. Il faut rappeler que le Québec est toujours le champion au Canada pour son niveau par habitant de dépenses publiques, de sa dette et de ses prélèvements fiscaux. Il ne faut surtout pas en rajouter.

DES TAXES CRÉÉES POUR LE FONDS

Je dois rappeler qu'une grande partie des taxes dédiées au Fonds ont été créées pour ce Fonds afin de réduire la dette. C'est le cas, notamment, de la taxe sur les ressources hydroélectriques et du bloc patrimonial payé par Hydro-Québec qui s'élève à plus de 800 millions par année. Utiliser ces sommes pour financer des dépenses courantes serait un véritable détournement de Fonds.

Je salue et félicite le ministre des Finances et le premier ministre Couillard dans leur détermination à maintenir et même à renforcer le Fonds des générations. Les jeunes d'aujourd'hui et de demain leur seront reconnaissants de cet héritage. Ce Fonds est une mince compensation pour les dizaines de milliards de déficits accumulés « pour financer l'épicerie » au fil des 40 dernières années.