En tant que radiologistes, nous avons été choqués par la chronique de Lysiane Gagnon publiée dans La Presse+ jeudi.

Nous ne commenterons pas la description peu élogieuse qu'elle y fait de la personnalité du ministre de la Santé. Mais la manière dont elle généralise ces traits de caractère à l'ensemble des radiologistes qui exercent leur profession de manière consciencieuse au Québec est simplement odieuse et méprisante.

Nous décrire comme des médecins n'ayant peu ou pas de contact avec les patients témoigne d'une profonde méconnaissance de notre profession et de la réalité quotidienne vécue par les professionnels de la radiologie ainsi que par leurs patients. La radiologie est en effet aussi indispensable à la pratique médicale hospitalière que le sont les urgences et la chirurgie. La très grande majorité d'entre nous ont des contacts directs et quotidiens avec leurs patients.

D'une part, la radiologie est essentielle afin d'établir un diagnostic précis pour assurer la guérison et le retour à la santé de nos patients. Notre pratique professionnelle nous amène à interpréter des examens réalisés par diverses techniques d'imagerie médicale (rayons X, mammographie, tomodensitométrie, échographie, résonance magnétique, etc.). Nous participons à toutes les facettes de la vie hospitalière, en interdisciplinarité avec les équipes médicales et la plupart des autres professionnels de la santé, contrairement à ce que Mme Gagnon décrit.

La pratique moderne de la radiologie en fait l'une des spécialités les plus sollicitées, en particulier en situation d'urgence.

D'autre part, Mme Gagnon omet un important volet de notre profession qui s'appelle la radiologie d'intervention. En effet, une majorité d'entre nous est appelée à intervenir à toute heure du jour et de la nuit auprès des patients qui sont dirigés vers nous quotidiennement pour les soulager ou parfois même pour leur sauver la vie : dilatations d'artères pour prévenir des amputations, drainages d'abcès permettant d'éviter une chirurgie, embolisation d'artères pour arrêter des hémorragies, biopsies pour identifier et localiser un cancer, infiltrations pour soulager la douleur, voire des interventions au cerveau pour bloquer des anévrismes ou débloquer des artères dans les cas d'AVC. Cette liste n'est même pas exhaustive.

Nous invitons Mme Gagnon à venir passer quelque temps avec nous dans l'une de nos institutions hospitalières pour y découvrir la radiologie moderne. Elle sera à même de constater la chance qu'ont les Québécois d'avoir accès à des radiologistes soucieux de leur bien-être et ayant une expertise reconnue mondialement. Nous vous tendons la main... À vous de la saisir !