Plusieurs reportages ont récemment traité de la question du piètre état des bâtiments scolaires, notamment à Montréal. Des enseignants ont aussi publié des photos et diffusé des vidéos démontrant le mauvais état des écoles dans lesquelles ils oeuvrent au quotidien.

Nous devons d'abord dire que si ces situations attirent actuellement l'attention des médias, elles ne sont pas nouvelles. Les élus de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) sonnent l'alarme depuis des années ! La Coalition pour des écoles saines le dit haut et fort depuis des années ! Les syndicats s'en scandalisent depuis des années ! 

Plus récemment, les parents ont joint leur voix à tous ceux qui décrient l'état du parc immobilier scolaire : ils ont créé le mouvement « Je protège mon école publique » et se sont mis, chaque premier du mois, à faire la chaîne devant les écoles publiques de la province pour réclamer un réinvestissement massif en éducation.

À la CSDM, nous avons un plan d'investissement détaillé, école par école, élaboré par une équipe professionnelle et dévouée qui travaille avec l'ensemble des partenaires, dont la Direction de la santé publique. Nous avons développé une expertise en analyse de la qualité de l'air et nous exerçons une vigilance constante pour assurer aux élèves un environnement sain et sécuritaire.

Le gouvernement, de son côté, a reconnu dernièrement qu'il y avait un degré de vétusté des immeubles particulièrement important à Montréal.

Il s'est engagé à augmenter l'enveloppe de maintien des bâtiments, mais, malgré tout, à ce rythme, nous n'atteindrons pas notre objectif : offrir à nos élèves des milieux de vie de qualité, propices à la réussite scolaire.

Nous sommes convaincus que pour faire de l'école publique une priorité, les miettes ne suffisent plus : il faut des montants substantiels, et il faut aller les chercher là où ils se trouvent. La CSDM a ainsi voté une résolution, en novembre 2015, par laquelle elle demande au gouvernement du Québec de travailler de concert avec le fédéral, dans le cadre du programme d'entretien des infrastructures, afin de faire en sorte que les bâtiments scolaires soient considérés comme une priorité dans le déploiement de ce vaste chantier.

Le milliard de dollars qui manque à nos écoles, ce n'est pas par des mesures ponctuelles et ciblées que nous le trouverons, en nous déchirant les uns et les autres pour savoir quelle école a les besoins les plus urgents. La solution viendra d'une décision collective et concertée : celle de faire des écoles publiques une priorité dans le prochain budget du Québec.