Je n'envie pas du tout les chroniqueurs professionnels comme ceux qu'emploient les médias. Leur sort, en juillet, mérite notre pitié, vraiment. C'est qu'en juillet, et encore pire, durant les vacances de la construction qui, chez nous, tombent toujours les deux dernières semaines de juillet, c'est donc qu'en juillet, il ne se passe... rien.

Justement. Rien. Les politiciens sont en vacances. Les bouchons de circulation, sujet éternel de placotage, sont réduits à leur minimum annuel. On peut même rouler à 70 km/h sur Décarie ou sur la Métropolitaine. Il ne se passe rien de notable.

Et pourtant, nos chroniqueurs, ceux et celles qui ne sont pas en vacances, doivent quand même avoir des opinions sur différents sujets, car le journal n'attend pas. Comble de malheur, cette année, nous avons du beau temps, un beau temps estival qui fait que tous les gens en vacances, dont les ouvriers de la construction et leurs familles, n'ont pas à se plaindre.

Se plaindre, dénoncer, être en colère contre le gouvernement ou le maire ou les syndicats ou le système de santé, voilà qui nourrit la chronique.

Mais cette année, il n'y a rien. Tout est tranquille. Même l'approche de l'élection fédérale du 19 octobre prochain n'arrive pas à soulever les passions, en ce mois de juillet splendide et tranquille. La première ministre de la Colombie-Britannique a osé mettre son nez dans la politique québécoise ; elle n'a pas réussi à secouer la belle léthargie qui est de mise, cet été.

Vraiment, je plains nos chroniqueurs. Ils doivent s'inventer des sujets. Parler de leur vécu (mes vacances avec mes ados, par exemple, mon voyage dans l'arrière-pays, etc.). Le moindre fait divers incite ce qui reste de journalistes à dire ou écrire que le (mettre ici votre fait divers préféré : ....) « relance le débat sur » (inscrire ici le sujet du fait divers indiqué précédemment).

Évidemment, il n'y a pas de débat parce que des faits divers, des accidents bêtes surviennent toujours. Et quand la politique et les chicanes habituelles reviendront à compter de la mi-août, les faits divers reprendront leur juste place dans les médias... sauf pour ceux dont c'est le pain et le beurre quotidiens.

Faites comme moi : ayez une pensée sympathique pour ces tâcherons de l'opinion, condamnés à écrire leurs chroniques. Je me répète, je ne les envie pas du tout. Sur ce, je vais prendre l'air sur mon balcon. Il fait très beau.