Après de très longues négociations relatives au développement préoccupant des technologies nucléaires, l'entente entre les 5+1 et l'Iran a été conclue. Elle doit cependant obtenir l'approbation du Congrès américain dans les 60 jours.

Que prévoit l'entente ? Que l'Iran réduira de 98 % son stock d'uranium pouvant être enrichi ; que le nombre des centrifugeuses soit réduit des deux tiers et que les centrifugeuses non actives soient placées sous surveillance ; que l'Iran pourra réintégrer le marché financier international et vendre son pétrole ; que l'Iran cessera certaines de ses recherches relatives aux missiles balistiques pendant huit ans ; que l'embargo sur les armes soit graduellement levé, tout dépendant de la conformité de l'Iran à l'accord ; enfin, que les sanctions soient rétablies si les 5+1 décident à la majorité que ça doit être le cas.

Pourquoi l'Iran, qui a tracé tant de lignes rouges, a-t-il accepté de signer l'entente ? Essentiellement en raison de l'impact des sanctions, qui ont privé ce pays de revenus pétroliers substantiels et empiré le marasme économique qui y sévit. Quels sont les risques ? Que les nouveaux revenus pétroliers servent à déstabiliser encore plus les pays du Moyen-Orient : le Liban, la Syrie, l'Irak et le Yémen ; que, s'ils se sentent menacés, l'Arabie et les émirats du Golfe ou Israël optent pour des mesures préventives.

Le pari du président Obama est le suivant : une fois les sanctions levées, les Iraniens seront plus enclins à améliorer leur niveau de vie qu'à construire des centrifugeuses.

Or, ce dernier point sensible relève du leadership iranien qui, depuis plus de trois décennies et demie, n'a pas cessé sa campagne contre l'Occident et a utilisé les ressources du pouvoir pour juguler les libertés des Iraniens. La veille de la signature de l'accord, les cris de « Mort à l'Amérique » retentissaient encore à Téhéran.

Le président américain aura tout au plus obtenu une trêve de 15 ans - si l'accord est intégralement respecté - sans prendre de mesures relativement à l'interventionnisme déstabilisateur de l'Iran au Moyen-Orient. Passée cette période de 15 ans, l'Iran pourra assembler une bombe atomique en moins d'un an (en quatre à cinq mois, selon bien des experts).

Durant le printemps arabe, le président américain a recommandé vivement au président égyptien de démissionner, appelé le président syrien à la raison, mais est resté coi lors du soulèvement iranien de 2009. Ce faisant, il a reconnu la légitimité d'un régime pseudo-démocratique dans lequel l'ultime et dernier mot revient au leadership religieux. Le pari du président Obama sur l'islamisme modéré s'est avéré un cuisant échec. Ce nouveau pari sur une évolution pacifique de l'Iran serait insensé si l'ensemble des actions de ce pays n'étaient pas scrupuleusement surveillées.