Voilà qu'Hydro-Québec demande une nouvelle augmentation de tarifs, cette fois pour éponger le déficit causé par l'énergie éolienne.

Personne ne s'y laisse prendre. Ces immenses moulins à vent nouveau genre, en plus de gâcher les paysages que nos bons vieux pylônes avaient jusque-là épargnés, sont complètement inutiles, puisque personne n'a besoin de l'énergie qu'ils produisent.

En fait, le gouvernement, qui veut se ménager des votes en Gaspésie et n'ose pas subventionner directement l'industrie de l'éolienne, demande à Hydro de faire le sale boulot. Tout cela équivaut, selon certains observateurs, à dépenser 200 000$ pour chaque emploi sauvé. Des emplois rémunérés 40 000$...

Mais passons sur le fait que la politique a des raisons que la raison ignore. Le problème est plus large. Cette nouvelle demande pour une hausse de tarifs vient s'inscrire dans une logique de fiscalité qui consiste à combler les demandes grandissantes du trésor public, non pas grâce à l'impôt sur le revenu, mais plutôt en augmentant les diverses taxes à la consommation, les nombreux tarifs provenant principalement des sociétés d'État et en ayant recours à des taxes déguisées en assurances de toutes sortes.

Tous ces impôts indirects frappent tous les citoyens de façon égale, qu'ils soient fortunés ou non. Mais avec la complicité silencieuse des élites et des mieux nantis qui profitent largement de cette taxation toujours plus régressive, les gouvernements se targuent, en jouant sur les mots, de ne jamais augmenter les impôts.

C'est dans ce contexte qu'a éclaté le conflit étudiant de 2012, qui s'est soldé par un bref changement de gouvernement, mais qui n'a pas empêché que les frais de scolarité soient désormais indexés. Depuis, c'est l'apathie et la résignation générale. Je doute que quelqu'un ressorte les carrés rouges pour se lancer à l'assaut des éoliennes. En ce moment, ce sont plutôt les policiers qui utilisent ces fameux carrés rouges (ironie du sort), non pas dans le but de rétablir un meilleur équilibre fiscal dans la société, mais bien pour revendiquer qu'on ne touche pas à leurs acquis, quitte à augmenter, pour ce faire, les taxes et les tarifs (peut-être même le coût des contraventions, pourquoi pas?).

Pourtant, si les contribuables de la classe moyenne - dont le pouvoir d'achat diminue constamment au profit des plus riches - votaient en fonction de leurs intérêts, ils iraient du côté des rares politiciens qui promettent non pas une baisse, mais une hausse des impôts. Cette hausse devant évidemment être compensée par une réduction, voire une abolition de certains tarifs.

Mais pour l'instant, comme chez les travailleurs qui fabriquent les éoliennes, ils se font acheter leurs votes sans réaliser que c'est toujours davantage avec leur propre argent et, en retour, n'obtiennent rien d'autre que du vent.