Mme Francoeur, votre lettre me fait réagir, car votre argumentation de rejoindre la moyenne salariale des autres provinces ne tient pas la route.

L'économie de marché

Mme Francoeur, votre lettre me fait réagir, car votre argumentation de rejoindre la moyenne salariale des autres provinces ne tient pas la route.

Comme ingénieur, je travaille dans tout le pays et je constate la grande disparité dans la rémunération des ingénieurs selon qu'ils travaillent au Québec, en Ontario ou en Alberta. Récemment, un des mes jeunes ingénieurs nous a quittés pour l'Alberta en échange d'une hausse de salaire de 400%, qu'il ne pouvait refuser. Il devra par contre s'expatrier.

Je ne pouvais pas lui faire la même offre salariale; le marché ne le prendrait pas. J'ai des clients de longue date qui me font confiance, mais qui ne me suivraient pas si j'augmentais mes honoraires de seulement 20%. Cela s'appelle une économie de marché, cet équilibre entre l'offre et la demande qui semble faire défaut dans le système de rémunération des professionnels de la santé.

Ces derniers sont ni plus ni moins des fonctionnaires, car leurs revenus proviennent de l'État, qu'ils n'ont aucune offre de service à faire pour décrocher des contrats et occuper leurs employés, et aucune compétition. Pourtant, comme professionnels, ils bénéficient des mêmes avantages fiscaux que les professionnels soumis aux lois du marché, et qui permettent de diminuer leur niveau d'imposition.

Il est normal de bien rémunérer les médecins, mais il y a des limites. Devrons-nous mettre à pied des fonctionnaires d'autres ministères pour compenser les augmentations salariales des médecins?

Si un médecin veut le salaire payé dans une autre région, qu'il déménage, comme tous les autres professionnels! En supposant qu'une forte majorité de professionnels veuille s'expatrier pour augmenter son salaire, le marché ne pourrait pas absorber tout le monde, et la conséquence serait une diminution de la rémunération. Ça s'appelle une économie de marché.

Luc LeBel, ingénieu

Avez-vous peur de Gaétan Barrette ?

Mme Francoeur, pourquoi écrire au chef de l'opposition officielle? Auriez-vous peur de vos confrères, entre autres de Gaétan Barrette? À ce que je sache, il est votre interlocuteur. De plus, M. Couillard a eu des propos fermes. En passant, j'admire votre travail, nous avons besoin de vous, donc travaillons en équipe et évitons de trouver des têtes de Turcs, ce qui est prétexte à ne rien faire!

Nicole Rivard

Pas si évident

Concernant les lacunes évidentes du système de santé québécois et la situation financière difficile de son gouvernement, la représentante des médecins défend ses membres, et c'est de bonne guerre. Mais elle se contente de critiquer «tous les gouvernements successifs», sans dire en quoi précisément ils ont erré, et sans offrir de solution à part prétendre que ces solutions sont faciles et évidentes. Si c'est facile et évident, énoncez explicitement et en détail quoi faire, car ce n'est pas évident pour moi!

Bernard Terreault

D'autres viendront

J'aimerais rappeler que plusieurs autres employés de l'État ont négocié de bonne foi, par exemple dans le cas des retraites. Nous n'avons probablement plus les moyens de nous payer les médecins, comme bien d'autres choses, notamment l'éducation. Dans un contexte de mondialisation, je propose que les médecins qui désirent quitter le Québec pour faire plus d'argent ailleurs le fassent.

En mettant un peu de bon sens à l'ordre professionnel des médecins, nous pourrons accepter les médecins qui viennent de l'extérieur et qui seront probablement heureux du traitement que nous leur proposerons. Pour notre part, nous ferons avec ce que nous aurons.

Christian Lavoie

Le ratio

Quand vous comparez le salaire des Québécois par rapport au reste des Canadiens, vous oubliez un paramètre important. Le coût de la vie est beaucoup plus élevé dans les provinces de l'ouest que dans les provinces de l'est du Canada. C'est un ratio qu'il faudrait regarder, et non le salaire brut.

Alyne Picard

Bravo !

Bravo pour votre lettre. J'espère que tout l'appareil public aura la décence de se regarder dans un miroir avant d'accuser qui que ce soit.

Maurice Senécal