L'Ordre des infirmiers et infirmières (OIIQ) est financé pour remplir un mandat de protection du public. C'est la loi. Or, l'OIIQ, qui détient l'expertise en matière de sécurité du service infirmier, recommande le rehaussement de la formation au nom de la sécurité du public. Le gouvernement dit non.

À nous de décider

L'Ordre des infirmiers et infirmières (OIIQ) est financé pour remplir un mandat de protection du public. C'est la loi. Or, l'OIIQ, qui détient l'expertise en matière de sécurité du service infirmier, recommande le rehaussement de la formation au nom de la sécurité du public. Le gouvernement dit non.

Quatre-vingt-treize pour cent des 2500 infirmières sondées reconnaissent que les soins sont complexes et considèrent à 98% que la relève infirmière est appelée à accepter des responsabilités importantes en début de carrière. 74% sont d'accord pour le rehaussement de la formation; 61% sont d'accord pour le baccalauréat comme norme d'entrée. Plus elles sont scolarisées et âgées, plus elles y sont favorables.

Nous n'avons aucun mot à dire sur l'avenir de notre propre profession, même si la majorité des membres s'y rallient et que la population le réclame! Nous ne devrions pas accepter que, pour une deuxième fois, un gouvernement péquiste hypothèque le développement de notre profession.

Noémie Bélanger, infirmière clinicienne

Reconnaissance et respect

Je suis infirmier technicien depuis 25 ans. Je travaille en orthopédie, en étroite collaboration avec les chirurgiens et les autres intervenants. Je profite de l'enseignement continu offert par les congrès, par mon association et par mes confrères de travail. Nous sommes nombreux, infirmiers et techniciens, à posséder de l'expérience spécifique dans différents champs d'exercice de notre profession et nous sommes fiers de ces habiletés acquises à force de temps, de présence, d'engagement, de dévouement et d'amour envers nos patients.

Sans vouloir dénigrer qui que ce soit, j'aimerais que les responsables de la formation infirmière, les défendeurs de l'image des infirmières auprès de la population, reconnaissent que ces travailleurs expérimentés ne sont pas interchangeables aussi aisément par l'obtention d'un simple baccalauréat.

Les propos tenus par la présidente de l'OIIQ, dénigrant l'image de ma profession, m'ont choqué. Je suis pour l'avancement de ma profession. Sa reconnaissance auprès de la population passe par un discours qui traduit la réalité au quotidien telle qu'elle est vécue et appréciée par tous les intervenants.

Sylvain Laurin, infirmier

Super infirmière ou petit médecin ?

Le débat sur la scolarisation des infirmières me laisse perplexe. L'étudiante en soins infirmiers étudie au cégep pendant trois ans après son Secondaire V, cumulant à la fin 14 ans d'études. Après l'obtention d'un bac, elle aura étudié durant environ 17 ans et 18,5 ans s'il elle fait une maîtrise pour devenir une super infirmière.

L'étudiant en médecine étudie au cégep pendant deux ans. Il s'inscrit au doctorat professionnel en médecine pour près de sept ans d'études et de stages, incluant la résidence, selon l'université. Au total, il aura étudié pendant près de 20 ans. On se demande alors pourquoi nous avons besoin des «super infirmières» Ne serait-il pas efficace qu'elles deviennent médecin, pour presque le même nombre d'années d'études à des coûts similaires?

Loyola Leroux, Prévost

Urgence d'agir

La formation au baccalauréat en soins infirmiers doit devenir de toute urgence obligatoire, car l'avenir en soins de santé est tributaire d'un personnel infirmier mieux formé.

Il faut que la technique cesse d'être un domaine lucratif pour les cégeps et la formation au secondaire doit disparaître; pourquoi existe-t-il trois types de formation en soins infirmiers?

Les soins de santé sont de plus en plus exigeants et il est aussi nécessaire de revoir les formations actuelles et d'actualiser la formation universitaire, qui a besoin d'être dépoussiérée. Il en va de l'intérêt et de la sécurité du public.

Jean R. Bouchard, infirmier BSc à la retraite