La ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, a annoncé la semaine dernière qu'un comité se pencherait sur des changements possibles aux programmes d'histoire du Québec à l'école secondaire. Voilà qui répond à une demande d'un bon nombre d'enseignants de cette matière nécessaire à l'obtention du diplôme d'études secondaires.

Le programme actuel, fruit de la réforme scolaire, est enseigné depuis un lustre et force d'admettre que ses lacunes dépassent ses bons côtés. On ne dira jamais assez que d'avoir privilégié une approche chronologique en 3e secondaire et une approche thématique en 4e secondaire est un non-sens, tant pour la progression des apprentissages des jeunes que pour la motivation de tout un chacun.

Cela a fait que de larges pans de notre histoire ont été victimes de redondance (le style de vie des premiers occupants) tandis qu'autres pans ont été escamotés (la question nationale où les différents points de vue étaient enseignés, comme ce l'était dans l'ancien programme avant 2008.)

Les premiers rectificatifs devront se faire d'abord à l'école primaire où l'emphase devra être mise sur les différents «héros» ou personnages qui ont façonné notre histoire en plus de mettre l'accent sur l'histoire selon les villes ou régions du Québec.

Ensuite, il faudra diviser les contenus d'histoire de 3e et 4e secondaire de façon chronologique. Cela permettra aux jeunes de recevoir les contenus sans redondance et permettra aux enseignants de bien camper les différents aspects de l'époque des premiers occupants jusqu'en 1867, par exemple en 3e secondaire. Beaucoup d'acteurs de l'enseignement de l'histoire diront que cette partie de programme a des contenus correspondant au niveau d'apprentissage pour un élève de 3e secondaire. Aussi, une telle division permettra aux enseignants de faire la géographie du Québec-Canada, comme cela se faisait autrefois.

C'est en 4e secondaire que les étudiants pourront se consacrer à l'époque contemporaine. Disons-le franchement, depuis l'application des nouveaux programmes, cette période si riche en apprentissages est vue de façon partielle car trop souvent, le moment où elle est enseignée se trouve en fin d'étape ou en fin d'année.

Aux gens qui s'inquiètent de voir la question nationale prendre trop de place dans un éventuel changement, la situation présente en 2013 fait que l'enseignant a à peine le temps de parler de René Lévesque comme... ministre des Ressources naturelles en 1962. Aussi bien le dire, les jeunes d'aujourd'hui ont peu reçu d'apprentissages de la Révolution tranquille.

Quant à la question nationale, il est bien loin le temps où les enseignants d'histoire étaient tous des apôtres du Oui. Ils sont capables de faire valoir les différentes idées sur ce sujet selon l'actualité; des élections, par exemple.

Une réforme de la Réforme est nécessaire, et le monde de l'éducation ne s'en portera que mieux!