L'ancien attaché de presse du maire Jean Doré, Benoît Gignac, a signé une opinion il y a quelques jours que plusieurs pourraient qualifier d'intellectuellement courte. Ainsi, il affirme que le candidat à la mairie Marcel Côté aurait commis une erreur grave en prenant un congé bien mérité en plein juillet, imitant du même coup des centaines de milliers de nos concitoyens qui habituellement profitent de cette même période pour leur pause annuelle.

Il procède à étayer une savante thèse déjà universellement reconnue en politique sur l'importance du vrai contact, le «facteur de proximité». Ce concept tient par contre sa source du grand speaker de la Chambre des représentants des États-Unis, Tip O'Neill qui, dans les années 30, âgé à peine de 20 ans, contestait un siège au conseil de ville de Cambridge au Massachusetts. Il avait affirmé, après avoir subi sa première et seule défaite de sa carrière, que toute politique est affaire de proximité.

M. Gignac s'en prend par la suite aux autres candidats, Richard Bergeron, qu'il qualifie non moins de sectaire, et Mélanie Joly, à qui il reproche d'avoir fait preuve de manque de jugement puisqu'elle a révélé des promesses et probablement aussi donné des poignées de main... en juillet!

L'admonestation de M. Gignac à l'égard des opportunités manquées de poignées de main par le candidat Côté est un jugement bouffon porté sur plus de 35 années d'engagement sobrement donné par M. Côté à des milliers de Montréalais, à l'abri des plateformes «m'as-tu-vu» de Twitter, Facebook et Instagram.

Peu savent que cet économiste et entrepreneur a généreusement appuyé de son temps et de ses ressources, les nombreuses oeuvres de toute «proximité» tels les YMCA, la Fondation du Grand Montréal, l'Orchestre symphonique, Les Amis de la montagne, le Festival Montréal en lumière, la compagnie de danse Marie Chouinard, Imagine Canada, l'Association canadienne des victimes de la thalidomide, la Table d'action en entreprenariat, pour en nommer que quelques-uns.

Marcel Côté a récemment reçu une autre distinction pour son travail communautaire sans relâche, au sein cette fois du milieu artistique montréalais, le prix Arts-Affaires 2012 remis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et le Conseil des arts de Montréal.

M. Gignac devrait demander à tous ces Montréalais s'ils préfèrent la poignée de main vide ou le coup de pouce authentique et engagé.

Montréal a des enjeux de taille à régler: métro à service variable, station de pompage et système d'adduction d'eau désuets, plus de 140 km de conduites d'égout en détérioration, artères en déclin. Un maire comme Marcel Côté ne fera pas dans la vacuité de «140 caractères» au bout d'un cellulaire, mais dans le pragmatisme des 140 solutions qu'il soumettra au bout de la table d'un conseil de ville de réconciliation et d'engagement.

J'invite M. Gignac à réciter tout au cours de cette campagne le cri de bataille de l'ancien maire de New York, Ed Koch qui, en 1977, avait gagné son premier mandat en demandant aux citoyens de sa ville: «Après toutes ces années de charisme et de cercle fermé, pourquoi ne pas essayer la compétence?»