Pendant plus de 50 ans, la présence policière m'inspirait confiance et sécurité. Toujours. Maintenant, lorsque j'aperçois un uniforme des forces de l'ordre, je ressens un malaise profond et une grande inquiétude.

Longtemps, j'ai respecté au plus haut point le travail des policiers et considéré avec admiration tous les représentants de l'ordre dans notre société. J'ai même songé sérieusement à une carrière dans les forces policières.

Tout a changé avec le printemps érable. Contempler le travail des agents de la paix de près pendant les manifestations étudiantes a dissipé tous les préjugés favorables entretenus auparavant.

La brutalité policière, le mépris de représentants de l'ordre envers une frange de la population et l'attitude arrogante de certains corps policiers contre les manifestants ont brisé le lien de confiance que j'entretenais avec les agents de la paix depuis ma plus tendre enfance.

C'est ce qui est le plus désolant du printemps érable: une partie de la population a appris à ses dépens que certains policiers ne sont que des représentants de l'ordre qui obéissent aveuglément aux directives sans trop d'égards envers les citoyens.

Maintenant et pour longtemps, la méfiance régnera dans la société et l'état de droits sera perçu comme un état de maintien de certains droits appartenant à une certaine classe politique et idéologique. Les matraques et le poivre de Cayenne ont détruit le lien de confiance qui unissait les forces policières aux citoyens.

Heureusement, la majorité des policiers continuent de faire un excellent travail. Mais dorénavant, il subsistera toujours un doute sur les interventions des forces de l'ordre alors qu'auparavant le préjugé favorable les mettait au-dessus de tout soupçon.