La permission accordée à une femme sous niqab de témoigner devant un tribunal est  une grave entorse au bon sens et un précédent regrettable qui ne fera que doper les demandes d'accommodements pour des motifs religieux.

En la matière, les limites sont toujours repoussées par l'angélisme, la compromission et le cynisme. Plusieurs raisons invalident les justifications avancées pour  cette mesure.

- Un témoignage prend sa force juridique par la visibilité  du témoin. Quel crédit peut-on accorder à un témoin invisible devant ceux qui rendent la justice?

- Le niqab a la fonction sociale  de négation de la femme, corps et esprit, en la réduisant à l'état de  propriété sexuelle de l'homme. Comment est il possible pour une cour de conforter  une telle entorse à l'égalité de la femme et de l'homme,  fruit difficile de tant de luttes des femmes et valeur fondatrice de la civilisation moderne?

- Le niqab ne peut être considéré comme un handicap. C'est une négation et une aliénation  résultant d'un véritable terrorisme spirituel et physique subi par les femmes. Celles  qui disent le porter  volontairement sont la preuve parfaite que le processus d'aliénation et de sujétion a parfaitement réussi.  L'accepter en cour est une abdication devant l'idéologie islamiste qu'il faudrait au contraire combattre car porteuse de totalitarisme mortifère.

- Plus grave, cette décision va accentuer l'idée déjà  négative que les autres communautés ont des Nord-Africains et des Moyen-Orientaux, jugés réfractaires à toute convivialité et à toute intégration.

Les accommodements islamisants finissent par lasser, irriter, font peur, car ils sont à  contre-courant des longues luttes d'affranchissement des peuples et assombrissent les perspectives d'avenir. Ils sacrifient la large composante démocratique des immigrants nord-africains et moyen-orientaux au bénéfice de la seule minorité islamiste. Ils jettent le discrédit  et nourrissent la discrimination au niveau de l'emploi.

Les accommodements sont les fruits empoisonnés de l'islamisme qui poursuit ainsi les immigrants de sa malédiction. Obstacle à l'alternance démocratique dans leurs  pays d'origine, il les empêche ici de jeter les bases d'une saine coexistence avec les autres communautés.

L'effet boomerang se fera sentir insidieusement mais immanquablement, car les immigrants paieront toujours par une précarité accrue les accommodements déraisonnables accordés aux islamistes.