L'observation des audiences de la commission Charbonneau à la télévision m'a porté à analyser pourquoi le déroulement des travaux est si productif, serein, respectueux et apprécié du public. La différence marquée avec d'autres exercices semblables m'apparaît se retrouver dans les qualités de la commissaire en chef, France Charbonneau.

La juge se présente avec une attitude de confiance, de calme, de sérénité, de concentration et d'assurance. Elle sourit et d'emblée semble inspirer confiance à ses interlocuteurs.

Son comportement, exempt d'impatience, de nervosité et de brusquerie, fait plutôt étalage de bienveillance et de patience. Il est rassurant et invite à la collaboration.

Mme Charbonneau suit les interrogatoires avec une attention constante, ne démontrant jamais de signes d'ennui ni de fatigue.

Son regard, qui ne quitte pas son interlocuteur ni ceux qui débattent devant elle, témoigne ainsi d'un intérêt soutenu, d'une brillante vivacité d'esprit et d'une concentration sans failles.

Un mouvement à peine perceptible de ses commissures labiales annonce qu'elle est sur le point d'intervenir. Souriante, elle s'adresse avec respect à tous, sans exception. Elle permet aux témoins de s'exprimer et on devine sa préoccupation de ne pas provoquer de malaises inutiles.

Elle n'admet pas les faux-fuyants et rappelle à l'ordre toute personne qui tend à abuser ou à s'éloigner de l'ordre ou de la discipline requise. Elle le fait avec une fermeté élégante qui m'apparaît d'une grande efficacité.

Malgré la durée des sessions, sa vivacité et son acuité ne font jamais défaut; ses interventions en témoignent.

Elle sait être ferme sans brusquerie ni intimidation. Elle permet la réplique, mais n'admet pas l'irrespect.

Ajoutons la sobriété de sa tenue, le calme de sa gestuelle et son sourire engageant pour comprendre le rôle inspirant qu'elle joue dans le déroulement des travaux.

J'admire cette femme forte et belle.

Observez-la et peut-être conviendrez-vous avec moi que si de Vinci revenait peindre La Joconde, cette dernière s'appellerait France.