Aussi loin que je puisse me rappeler, le PQ a toujours divisé la population québécoise: référendums, spectre perpétuel de la souveraineté (même si une majorité n'en veut pas), et maintenant, annulation controversée d'une hausse des droits de scolarité et augmentation des impôts des «riches».

Il me semble que chaque fois que le PQ est au pouvoir, nous assistons indéniablement à des déchirements dans notre société, créant des plaies qui sont longues à cicatriser, et qui ne font qu'agrandir le fossé intergénérationnel. Tout ceci entraîne son lot d'incertitudes, très néfastes pour le climat social et l'économie du Québec.

Cette fois-ci, même si Pauline Marois et son ministre des Finances reculaient sur leur idée d'augmenter les impôts des mieux nantis, une partie du mal est fait et cela ne fera qu'alourdir la mauvaise réputation fiscale du Québec, ce qui fera fuir entreprises et investisseurs potentiels. Ultimement, les partis d'opposition voteront contre cette mesure, mais espérons que le bon sens et la volonté de dialoguer l'emportent et évitent de prolonger inutilement le débat.

L'objectif de Mme Marois est louable: trouver une façon d'honorer sa promesse envers les étudiants. Le PQ se dit souple sur les moyens d'y arriver. Pourquoi alors ne pas avoir consulté le milieu des affaires et certains fiscalistes avant de lancer une telle bombe? Qui est plus riche: le fonctionnaire gagnant un revenu de 90 000$ avec un régime de pension indexé à vie, ou le travailleur autonome gagnant 135 000$, n'ayant aucun avantage social et qui doit se bâtir son propre régime de retraite?

Personnellement, augmenter la taxe santé proportionnellement au revenu gagné me serait apparu comme une solution beaucoup plus équitable envers le «riche» que je suis. Les «riches font déjà largement plus que leur part, car ils sont les plus taxés sur ce versant de la planète. Par exemple, on pourrait exiger des «riches» une cotisation jusqu'à un maximum de 1000$, avec un plancher de 75$ pour les moins bien nantis. Après tout, la santé est comme toute bonne chose: si on veut un système de qualité, il n'y rien de mal a payer un frais annuel, si minime soit-il.

Si Mme Marois veut vraiment rallier les Québécois, elle devrait les consulter, et cela inclut les «riches». On ne bâtit pas une nation en divisant ainsi la population, ni en soulevant un tollé si peu de temps après avoir pris le pouvoir.