Enjeux plus importants

Enjeux plus importants

Mme Marois, en ce temps où la hausse des droits de scolarité, le Plan Nord et la dette énorme qu'a accumulée le Québec sont des enjeux d'une importance extrême, j'aimerais bien comprendre comment la charte de la laïcité et la nouvelle loi 101 viendraient améliorer l'avenir du Québec. Que vous soyez athée ou croyante, vous ne pouvez pas contredire le fait que le christianisme a énormément joué dans l'histoire de notre province et vous ne pouvez pas non plus, du jour au lendemain, décider d'effacer des éléments clés de cette histoire, car elle ne vous plaît pas. Je vous invite à vous pencher sur de réels problèmes à la place: le cas de la maltraitance envers les ainés, le manque de ressources pour les personnes ayant des troubles mentaux et qui errent dans les rues ainsi que sur le système judiciaire insensé.

Rym Mchirgui, étudiante



Proposition inacceptable


Francois Legault ne fait pas confiance au privé pour gérer les régimes de retraite qu'il propose. C'est quoi l'affaire? Il ne fait pas confiance à nos fleurons comme Desjardins et la Banque Nationale pour gérer ces fonds? Il préfère la Régie des rentes. C'est inadmissible et inacceptable. Il vient de dire aux Québécois qu'à cause des scandales de Vincent Lacroix et Earl Jones, il ne fait plus confiance aux institutions financières. Faut vraiment le faire! Desjardins est le premier employeur privé avec 40 000 travailleurs. Il vient de rater une belle occasion de se taire.

Jacques Carbonneau, Lévis



Et la majorité silencieuse?


Le maire de Saguenay est un catholique militant qui va jusqu'à la désobéissance civile pour imposer sa religion au conseil municipal. En ouvrant les séances du conseil par une prière, il contrevient manifestement et délibérément à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. De quel précepte chrétien le maire du Saguenay s'inspire-t-il lorsqu'il tient des propos xénophobes à l'endroit d'une citoyenne canadienne d'origine algérienne qui, respectueusement, propose que le personnel des institutions publiques n'affiche aucun signe religieux au travail? La «majorité silencieuse» de Saguenay est-elle à l'aise avec la déclaration de son maire?

Gilles Dussault, Québec



Une histoire à partager


La question soulevée par Djemila Benhabib est intéressante, mais à mon avis, mal comprise et mal débattue. La présence du crucifix à l'Assemblée nationale n'est pas importante, mais pertinente et significative, au même titre qu'une peinture ou n'importe quoi qui fait foi de notre passé. Ce symbole n'étant clairement plus le reflet actuel des rouages de l'appareil politique québécois, je trouve impertinent de soulever la question comme si on s'inquiétait de la présence d'un lobby religieux au sein du gouvernement (d'autres types de lobbys mériteraient une attention aussi passionnée). Bref, le Québec a une histoire que l'on doit partager, cultiver, et cette histoire doit beaucoup aux institutions religieuses. N'est-ce pas sous l'influence du clergé que notre province fut colonisée par des familles que l'on voulait nombreuses? Le crucifix est ainsi un rappel des efforts faits par nos ancêtres pour faire survivre une nation fragile et menacée.

Rodolphe Champagne, Montréal



À l'image de leurs parents


Donc, François Legault souhaite que les jeunes québécois travaillent davantage et cessent d'aspirer à «la belle vie». L'appel est louable, mais risque peu d'être entendu, car l'exemple vient malheureusement de haut. En effet, ces jeunes fainéants ne font que répéter l'expérience de leurs parents - dont M. Legault fait partie - qui ont vécu à crédit toute leur vie avant de prendre une retraite anticipée, dorée et en partie payée par les générations futures. Par contre, pour compenser le manque d'abnégation de cette jeunesse ingrate, M. Legault devrait proposer à cette génération de boomers dont il courtise les voix à grands coups de préjugés, de retarder leur départ à la retraite ou tout simplement, pour les plus âgés, de retourner sur le marché de l'emploi.

Yves Goulet



La valeur de l'éducation


François Legault a sans doute soulevé la question la plus intéressante de la campagne électorale jusqu'ici, soit celle relative aux valeurs et à l'importance de l'éducation. Sur l'essentiel, il vise juste: l'éducation n'est pas assez valorisée au Québec, bien que je ne partage pas entièrement sa vision plutôt productiviste de celle-ci. On s'instruit pour avoir un bon emploi, mais aussi pour acquérir une bonne formation générale et développer le plus possible son esprit. M. Legault a aussi bien fait d'insister sur l'importance de l'effort et du dépassement de soi. Au lieu de flagorner «la belle jeunesse travaillante québécoise», Jean Charest et Pauline Marois ne devraient pas avoir peur de dire ce qu'ils pensent du décrochage scolaire, du faible taux de diplomation, de la pauvreté de nos bibliothèques, de la pauvreté langagière (l'oral et l'écrit) de trop d'étudiants, etc.. Et ce qu'ils comptent faire pour remédier à la situation.

Michel Lebel, ex-professeur d'université