Je n'ose imaginer la douleur que je ressentirais si jamais Rona n'était plus Rona. Je n'ose imaginer devoir parler de Rona au passé. Je n'ose imaginer être un jour nostalgique de ce qui me tient tant à coeur: être fière marchande Rona.

À 24 ans, diplôme universitaire en main, j'ai pris la décision de mettre au centre de mes priorités professionnelles mes valeurs profondes, des valeurs qui correspondent avec celles qui sont véhiculées depuis 73 ans par Rona. Mes origines, mes racines et le dévouement que j'ai envers cette entreprise sont tout ce que j'ai. Et il en a d'abord été de même pour mon grand-père et mon père.

Fondée en 1939 par des Québécois qui voulaient faire mieux pour l'ensemble des Québécois, Rona cultive toujours en 2012 ces mêmes valeurs et avec un souci d'avant-garde constant.

Je gravite dans l'univers de Rona depuis mon tout jeune âge. Au cours des dernières années, j'ai travaillé au front chez Rona: avec le client. Car ultimement c'est pour vous, madame qui souhaitez refaire la couleur du salon, et vous, monsieur, qui avez un questionnement quant à la manière d'installer un luminaire, que je me lève chaque matin avec cette passion pour mon métier.

J'ai foi en Rona puisque Rona croit en moi. Rona croit en ces dizaines d'autres jeunes enfants de marchands, qui eux aussi, se réveillent d'un océan à l'autre afin de vous servir, chers clients.

Ce sentiment d'appartenance n'a su qu'être renforcé au cours des dernières années puisque j'ai été à même de constater toutes les grandes choses réalisées par Rona. Le plan d'action de Rona pour la relève permet d'assurer une pérennité à l'intérieur de laquelle un fort sentiment de fraternité et d'entraide s'est développé.

Il n'est guère facile de travailler dans l'industrie du commerce de détail. Les heures d'ouverture sont longues, les congés sont rares. Mais qu'il est bon de travailler pour soi tout en sachant que le plus grand bénéficiaire de ses efforts est sa population locale.

Être quincaillière de quartier, c'est savoir comprendre les besoins de ses concitoyens, savoir aller au-delà de leurs attentes et les satisfaire par un savoir-faire hors du commun. J'arrive avec mon équipe à réaliser ces grandes choses, car Rona m'inspire et, ainsi, j'arrive à mobiliser l'ensemble de mon personnel autour de ce même objectif: le bien-être de nos clients.

Devant ce sombre nuage venant du sud, je ne peux qu'être angoissée face aux désastreuses répercussions qui découleraient de la vente de Rona. Je pense à tous ces visages qui m'apparaissent sur les différents étalages de mon magasin. Le visage des employés de Sico, de Deschênes et fils, de Kaycan, de Roland Boulanger, d'A. Richard, de Goodfellow, mais surtout, celui de leurs familles et de leurs enfants. Et encore, le visage des mes employés, car après tout, ce qui intéresse réellement cet Américain, ce sont les magasins à grande surface, et non nous, petites quincailleries de proximité. Et c'est là où le bât blesse puisque Rona, ça ne se sépare pas. Nous avons une façon unique de faire les choses et cela n'appartient qu'à nous de poursuivre le développement de notre organisation.

Rolland Dansereau et Napoléon Piotte (Ro-Na) ont cru au coeur et à la volonté des gens afin de créer un groupement d'achats qui franchirait les époques et saurait constamment faire mieux. Ce qu'ils seraient enchantés de constater le noble fleuron de notre économie qu'est devenu Rona!

Être marchand Rona est un accomplissement en soi. Cette concrétisation s'est étendue à une troisième génération de ma famille et je souhaite de tout coeur que mes enfants à venir aient cette chance d'être au service de la population québécoise au sein d'une entreprise d'ici.