Léo Bureau-Blouin et moi partageons de nombreux points en commun. Nous sommes tous les deux âgés de 20 ans, nous sommes étudiants et inscrits à l'université, mais surtout, nous avons décidé de faire le saut en politique, car nous considérons que nous devons passer à l'acte.

Notre différence: il est candidat pour le Parti québécois et je suis candidat pour Québec solidaire. Nos expériences sont également différentes. Alors que la grève battait son plein, je venais tout juste d'être élu candidat pour Québec solidaire, je travaillais à temps partiel et je militais pour la cause étudiante. Comme expérience, j'ai participé à des simulations parlementaires, j'ai ensuite été recruté par un parti politique municipal et j'ai été élu candidat, le tout dans l'ombre.

Léo Bureau-Blouin a été président de la Fédération étudiante collégiale du Québec pendant la plus grande partie de ce qui est la plus grande grève étudiante de l'histoire du Québec, il a multiplié les entrevues et son passage à la politique s'est passé sous les feux des projecteurs.

Nos expériences différentes, mais tout aussi enrichissantes, font de nous de bons candidats. J'ai toutefois été surpris lorsqu'il a annoncé aux médias qu'il fallait plus de jeunes en politique et qu'il voulait faire tomber les préjugés.

Bien sûr qu'à l'Assemblée nationale, les jeunes ne sont pas présents, mais dans les partis, ils sont bien présents. Que ce soit aux niveaux municipal ou provincial, j'ai pu remarquer que l'implication des jeunes est bien présente. Il y a d'ailleurs un bon nombre de candidats étudiants, notamment chez Québec solidaire, mais également chez Option nationale.

Peut-être que son impression lui vient que les «vieux partis» sont attachés au pouvoir et qu'ils confinent leurs jeunes à des rôles secondaires afin de laisser les «grands» jouer.

Je suis d'accord avec le fait qu'il faut écouter nos jeunes et leur laisser un peu plus de place en politique. Il ne faut pas croire que c'est une décision facile lorsqu'on est jeune de se présenter comme candidat.

Je n'aurais jamais fait le saut en politique si je ne pensais pas avoir les capacités nécessaires pour siéger à l'Assemblée nationale. Et je suis sûr que Léo Bureau-Blouin a eu la même réflexion. Mais pour la plupart des gens, nous sommes inexpérimentés.

Peut-être avez-vous l'impression que nous, jeunes candidats, n'avons pas assez d'expérience, mais nous avons nos expériences propres et, surtout, nous avons ce désir d'être des acteurs du changement. Laissons donc un peu de place à nos jeunes. Après tout, c'est notre Québec à nous aussi. Bonne chance à tous les étudiants candidats!