Le 30 avril dernier, le gouvernement Harper a sabré dans le personnel et les services de Parcs Canada. Il a fait disparaître des équipes entières de professionnels dédiés à la conservation et à l'interprétation du patrimoine naturel et historique des parcs nationaux et lieux historiques du Canada.

En plus du drame humain de centaines d'employés qui perdent le travail qui leur permettait de s'épanouir et de gagner leur vie, il y a le risque de voir s'effriter ou même disparaître des lieux représentatifs de notre histoire et de notre nature.

Ce réseau de parcs et lieux historiques a fêté son centenaire l'an dernier. Le Canada a été un leader mondial en cette matière. Parcs Canada poursuit l'objectif de permettre aux gens de profiter de ces endroits uniques sans nuire à leur intégrité.

Ces parcs et lieux historiques ont toujours offert des expériences d'apprentissage mémorables aux visiteurs : randonnées d'interprétation avec guides ou naturalistes, expositions interactives et créatives, activités scolaires et autres. En effet, pour s'engager à protéger l'environnement et les ressources culturelles, il faut connaître et comprendre. C'est ce qu'a toujours accompli avec brio cet organisme, appuyé en cela par des professionnels passionnés, créatifs, dynamiques et dédiés aux objectifs de conservation et d'éducation : des historiens, archéologues, biologistes, communicateurs, interprètes, designers, réalisateurs d'exposition, et j'en passe. Le 30 avril dernier, des centaines de ces professionnels, ardents défenseurs des objectifs de l'Agence Parcs Canada ont appris que leur poste était coupé. Les services offerts à la population le seront aussi : disparition du renouvellement des expositions, disparition de l'interprétation personnalisée, raccourcissement des périodes d'ouverture des sites, disparition des recherches essentielles au développement des connaissances, etc.

Silencieusement, notre patrimoine naturel et culturel s'effrite. Je condamne haut et fort vos décisions M. Harper. Comme société riche, c'est collectivement que nous devons choisir de valoriser la protection et l'éducation à l'environnement et à l'histoire comme le prévoit la loi sur les Parcs nationaux... Le désengagement de l'État dans la protection de l'environnement au nom d'une idéologie productiviste est irresponsable. On ne peut pas compter sur l'entreprise privée pour remplir ce rôle.

Je fréquente régulièrement les parcs nationaux et lieux historiques. J'ai eu le bonheur d'y travailler comme guide interprète de 1980 à 1985. J'y ai amené mes enfants. Les générations futures pourront-elles les fréquenter et y apprendre comme nous avons pu le faire? Aujourd'hui, j'en doute...

Vous faites erreur M. Harper.