Mes droits bafoués

Mes droits bafoués

Durant les 73 derniers jours, j'ai vu mes droits les plus fondamentaux être bafoués. Le droit à la paix, le droit de travailler, le droit de choisir le moment où je me déplace en ville, le droit à utiliser les infrastructures publiques, le droit de vivre sans crainte de représailles. Mes droits, les mêmes que tous dans cette société qu'est le Québec, sont bafoués au nom des droits d'une poignée d'irréductibles Gaulois qui ne veulent pas payer une note qui leur appartient, mais surtout au nom d'une petite bande de voyous, les «casseurs professionnels». Ils profitent de toutes manifestations (légitimes ou non) pour s'en prendre au bien public et aux biens personnels. Les associations étudiantes ne se sentent pas concernées par ces casseurs qui diluent leur message et continuent à tenir des manifestations qui donnent toute la liberté à ces casseurs de faire leur sale boulot. On se dit: «ce n'est pas mon problème, je revendique MA cause». Petit conseil aux associations: si vous voulez que les gens vous écoutent, commencez par écouter les gens. Le ras-le-bol collectif ne vous aide pas. Ce ras-le-bol est causé par ces casseurs qui vous utilisent comme prétexte pour détruire VOTRE ville. Vous ne gagnerez certes pas votre cause avec les actes qui vous font paraître irresponsables.

- Jérôme Soucy

De faux prétextes

M. Charest, je suis profondément outré par votre attitude face à la grève étudiante et les méthodes que vous utilisez pour gérer cette crise, et par le fait même, du salissage médiatique que vous nourrissez à l'égard de cette jeunesse. Non seulement vous bafouez un droit fondamental à toute démocratie digne de ce nom, mais vous ignorez les revendications des étudiants en refusant de discuter avec eux. Je suis fier de voir ces étudiants préoccupés par le bien commun et l'avenir de l'éducation. Ce qui me choque le plus, c'est votre façon de dépeindre ces étudiants comme des casseurs, alors qu'on les voit si bien organisés, créatifs, articulés. Tout comme nous, vous savez très bien que plusieurs de ces soi-disant «casseurs» sont une minorité et la plupart du temps ne sont même pas des étudiants. Vous savez très bien que la très grande majorité de ces jeunes est pacifique. N'entachez pas toute une génération en la taxant de violente et en lui refusant tout dialogue sous de faux prétextes.

- Patrice Côté

Pourquoi les étudiants seulement?

Le financement et la gestion des universités québécoises concernent l'ensemble de la population québécoise, a fortiori les citoyens qui paient des impôts, les parents qui paient les études de leurs enfants ou encore les grands-parents qui souhaitent laisser un système d'éducation pérenne à leurs petits- enfants. Au nom de quel principe démocratique les étudiants de 2012 sont-ils les seuls à participer à ces discussions? Que fait-on de la position des millions de Québécois qui se sont pliés aux règles démocratiques lors des dernières élections et qui attendent des élus qui les représentent qu'ils gèrent la province? Si cette fameuse table de négociation devait aboutir à des décisions concrètes, ceci signifierait que le nouveau mode de gouvernance du Québec consiste à descendre dans la rue et créer du chaos afin d'obtenir, par l'intimidation et la force, un espace de négociation. C'est oublier que la paix sociale repose sur la démocratie et que si cette dernière est bafouée, des pouvoirs obscurs beaucoup plus puissants se retrouveront légitimés à agir de la sorte. Si négociation il doit y avoir, j'aimerais, comme citoyen, que l'ensemble des parties concernées y soient conviées et que les principes démocratiques de notre société soient respectés.

- Christian Voirol

Leçon de courage

Les Québécois passent leur temps à se plaindre des impôts exorbitants et de la mauvaise utilisation des fonds publics. Depuis qu'ils sont au pouvoir, les libéraux de Jean Charest ont battu tous les records en ce sens en multipliant les scandales. De l'industrie de la construction aux garderies, en passant par d'injustifiables et futiles dépenses de toutes sortes, ils ont établi un véritable système d'extorsion, favorisant une poignée d'individus. Curieusement, notre population accepte, sans broncher, de se laisser tondre comme un pauvre mouton, dont la misérable existence est réduite à sa capacité à fournir de la laine. Pour la toute première fois depuis qu'ils ont accédé au pouvoir, les rouges sont confrontés à un groupe qui se tient debout et qui refuse de contribuer au bas de laine libéral ce qui, à mon humble avis, les honore au plus haut point. Au-delà des enjeux de la présente crise, nos jeunes sont en train de nous donner toute une leçon de courage, en tenant tête à cette inqualifiable mafia. Le conflit étudiant doit dorénavant être considéré comme la goutte... qui a fait déborder le vase!

- Jean Laliberté, Québec

Laissons-le gouverner

Ce gouvernement a été élu démocratiquement, non? Laissons-le gouverner. Je suggère aux étudiants insurgés d'aller voter lors de la prochaine élection. Cette impasse nous démontre l'importance d'aller voter pour affranchir notre gouvernement et par la suite lui laisser une marge de manoeuvre nécessaire pour gouverner. Il en revient aux partis de l'opposition à exprimer les opinions divergentes. Un gouvernement doit-il gouverner pour le bien de l'ensemble de l'État ou pour les désirs d'une minorité qui s'insurge?

- Alexandre Lavallée

Où étiez-vous, M. Charest?

Depuis le début du conflit étudiant, je vous vois maintenir votre position de façon intransigeante, sans aucune ouverture face à notre relève. Depuis plusieurs années, j'entends les gens tout autour de moi dire que les jeunes ne se tiennent pas, que les jeunes ne réagissent pas et qu'ils sont plutôt du genre laisser-faire. Eh bien voilà! Nous sommes en présence de jeunes qui se réunissent pour une même cause. Où était votre grande rigueur dans les dossiers du gaz de schiste et dans celui des allégations de corruption, pour ne nommer que ceux-là? Est-ce que parce que les étudiants n'ont pas le pouvoir de l'argent que vous vous empressez de les écraser? Les trois leaders étudiants sont articulés et s'expriment avec conviction. Ils respectent les décisions de leurs membres. Ils sont beaucoup plus matures que certains membres de votre gouvernement qui se contentent d'un débat sémantique, sans s'attarder au vrai problème. Le conflit ne se serait pas éternisé de cette façon si, au lieu des étudiants, vous aviez été face au monde des affaires.

- Lise Bourbonnais, Marieville

Une hausse logique

Pourquoi tant d'acharnement de la part des étudiants à ne vouloir aucune augmentation des droits de scolarité? Je suis allée à l'université durant quatre ans, à partir de l'année 2003. Quand j'ai entrepris mon premier trimestre, je travaillais au salaire minimum, qui n'était même pas 7,50$ l'heure. Native de Montréal, j'habitais à Sherbrooke en appartement avec deux colocataires. Je n'ai jamais eu d'ordinateur personnel, de téléphone mobile et la chance d'habiter avec moins de trois personnes dans un logis. J'ai demandé des prêts et bourses au gouvernement. J'ai obtenu des prêts seulement, car ma mère gagnait trop d'argent. Son salaire à l'Hôpital Saint-Luc était de moins de 45 000$ par année avec une maison, trois enfants et un chien. Mes amis moins riches avaient droit aux prêts et bourses; et mes amis riches, leurs parents payaient tout. Dans ma tête, tout le monde avait accès à l'université. Aujourd'hui, le salaire minimum est de 9,65$ l'heure. Les garderies à 5$ n'existent plus et font place à celles de 7$. Pour téléphoner d'une cabine, ce n'est plus 0,25$ par appel, mais bien 0,50$. Mon loyer à Montréal augmente à chaque renouvellement de bail. L'essence, la bouffe, mon permis de conduire, absolument tout fluctue. Cependant, mon salaire aussi augmente chaque année. C'est logique que les droits de scolarité augmentent. Les salaires, en sortant de l'université, seront plus élevés, les bourses augmentées et tous les coûts de la vie aussi.

- Dominique Nadeau

Aucun pouvoir

Gabriel Nadeau-Dubois est un porte-parole qui semble n'avoir aucun pouvoir, même pas celui d'inviter ses commettants au calme. Il ne peut que nous seriner sa cassette; il doit laisser sa place à un membre de la direction de la CLASSE qui aura (peut-être) l'autorité de condamner la violence, d'en appeler au calme des troupes, de contrôler son site internet.

- Marcel Boulanger

Stratégie électorale

En laissant sciemment dégénérer le conflit étudiant, Jean Charest met sournoisement la table pour des élections. Il espère être perçu, à travers un appel aux urnes apparaissant de plus en plus incontournable, comme le sauveur incontestable d'une situation devenue incontrôlable. Dans pareil brouhaha, il souhaite faire oublier magiquement à la population les affres de son gouvernement en matière de corruption. Car ce n'est que dans cette perspective hautement électorale qu'il faut comprendre l'attitude absolument négative de la ministre qui, depuis le début, ne s'explique que par le désir de M. Charest d'en appeler finalement à la population. Avant que les choses ne s'enveniment encore davantage pour lui avec la commission d'enquête sur la construction, il prend en otage la seule cause qui lui est électoralement favorable, la cause étudiante.

- Pierre Desjardins

La ligne dure

Les associations étudiantes ne veulent pas négocier de bonne foi parce qu'elles veulent gagner leur cause à tout prix. Elles désirent transférer l'odieux de leurs absences scolaires à la ministre Beauchamp. Leur donner raison serait selon moi une erreur. Il ne faut pas oublier que ce n'est pas la majorité qui a désiré cette vacance de cours. À ce stade-ci, le gouvernement n'a pas d'autre choix que d'adopter la ligne dure. Forcer les étudiants à suivre les cours, sinon imposer une amende monétaire pour désobéissance civile. Les gouvernements précédents ont toujours ou presque reculé devant les étudiants. Cela n'a fait qu'accroître le rattrapage à combler. La CLASSE véhicule de mauvaises valeurs qui ne reflètent pas notre jeunesse, notre avenir.

- Marc Trudeau, Outremont

Un enfant-roi

Gabriel Nadeau-Dubois, jeune homme intelligent, mais très revendicateur, cherche à créer la pagaille sociale à partir d'une décision tout à fait raisonnable de hausser les droits de scolarité de 1$ par jour. Ce jeune homme devrait voyager et laisser le cocon familial, papa doit probablement payer ses droits de scolarité, pour comprendre à quel point les étudiants québécois sont favorisés par rapport aux autres provinces et pays. Quel enfant-roi!

- Francine Plamondon