Je suis pour la hausse des droits de scolarité et contre la grève des étudiants. Nouvellement retraitée, j'ai été professeure au collégial pendant 35 ans et mon conjoint, professeur d'université pendant 20 ans. Pendant toutes ces années où les droits de scolarité ont été gelés, nous avons vu la qualité de l'enseignement se dégrader de plus en plus.

1. Multiplication des chargés de cours pour remplacer les professeurs titulaires qui partent à la retraite. Résultat: les étudiants n'ont plus accès à leurs profs, car les chargés de cours, qui sont payés une fraction du salaire des titulaires et sont souvent eux-mêmes étudiants et inexpérimentés, ne sont pas tenus d'assurer d'heures de bureau, ni aucun autre service aux étudiants. Des collègues encore au travail nous disent que les départements sont déserts, plusieurs bureaux de profs sont vides et les portes sont fermées.

2. Dégradation de l'équipement et des infrastructures: si vous allez vous promener dans certains collèges et universités (pour ne pas dire tous), vous constaterez l'état lamentable des lieux: mobilier vétuste, abimé ou brisé, équipements désuets, infrastructures ayant besoin de réparations, toilettes infectes, saleté généralisée des lieux.

3. Compressions dans les fonds de recherche et de perfectionnement, pauvreté des laboratoires.

4. Augmentation continuelle du ratio professeur/étudiants.

Pendant ce temps, beaucoup de nos étudiants roulent en auto, possèdent le modèle dernier cri des cellulaires, des portables, des iPods, iPads et autres gadgets électroniques à la mode. Plusieurs ont leur appartement privé, fument et même, se paient des voyages dans le sud pendant la semaine de relâche.

Certes, il y a quelques étudiants, mères célibataires, jeunes de milieux modestes qui tirent le diable par la queue, mais c'est une minorité parmi ceux qui font la grève. Ceux-là ont besoin de notre aide financière, mais les autres, qui se comportent en enfants gâtés et font la grève tout en se payant du luxe, sont bien capables de sacrifier l'un ou l'autre de leurs privilèges pour payer leurs études.

Ces privilèges, beaucoup de gens de la classe moyenne ne peuvent même pas se les offrir. Pourquoi ces contribuables de la classe moyenne devraient-ils encore une fois payer la facture si l'État cède aux pressions des étudiants, ces contribuables qui sont les plus taxés au Canada? Assez, c'est assez!

Aidons les étudiants les plus démunis, mais que les autres fassent leur part!